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Cartographie réelle et géographie romanesque : poétique de la transposition

1997; Laboratoire Interdisciplinaire Récits Cultures Et Sociétés; Issue: 8 Linguagem: Francês

10.4000/narratologie.10721

ISSN

0993-8516

Autores

Yves Baudelle,

Tópico(s)

Historical and Literary Analyses

Resumo

Cartographie réelle et géographie romanesque : poétique de la transposition Yves BaudelleJe me propose ici de confronter la géographie du roman (en général) et la cartographie réelle, c'est-à-dire, aussi bien, d'évaluer le degré de référentialité des toponymes de la fiction.Cette réflexion se fonde sur le constat d'une hybridité de l'espace romanesque, fait de localisations vérifiables et de localités imaginaires.De cette topographie mêlée, prise entre deux visées contradictoires, je tâcherai d'étudier à la fois la genèse et les conditions de sa lisibilité, cette question ressortissant à la problématique plus vaste des rapports de la fiction romanesque à la réalité, et de la littérature au vécu.Tout en me plaçant sur un plan théorique, je m'appuierai sur un corpus, constitué de textes ayant un solide socle autobiographique, parce que le trajet de l'espace empirique à l'espace fictionnel s'y observe plus aisément 1 .Formulée le plus simplement possible, la question sera de savoir si la géographie, dans le roman, est véridique ou fictive, ou, moins schématiquement, dans quelle mesure elle est réelle ou imaginaire.Dans la plupart des cas, assurément, il y a une vérité des lieux qui soutient l'invention dramatique et prosopographique.Très rares sont les romans qui se déroulent en des contrées dont nous n'avons jamais entendu parler.Le Paris de Balzac ou de Proust, le Pas-de-Calais de Bernanos sont pour nous des endroits qui existent.Dans un roman dit réaliste, on peut même affirmer que ce qui est fictif, ce sont les personnages, et que ce qui est vrai, ce sont les lieux.Il y a là, à tout le moins, un principe d'économie : situer l'action sur un théâtre censément connu, c'est éviter d'avoir à le dresser.Certaines ellipses descriptives sont frappantes à cet égard : ainsi Bernanos, quand il transporte ses personnages à Paris (L'Imposture, Un mauvais rêve) ou à Lille (Journal d'un curé de campagne), ne nous donne pas le moindre aperçu visuel de ces grandes villes, alors qu'il se fait ailleurs le paysagiste inspiré des collines d'Artois.Si l'ancrage référentiel du genre est donc indéniable, il est impossible, pour autant, de réduire la géographie du roman à un espace qui soit entièrement connu.Dans la

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