Les collectifs de « Mompreneurs », une solidarité professionnellement porteuse ?
2015; Taylor & Francis; Volume: 23; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1080/09639489.2015.1080885
ISSN1469-9869
Autores Tópico(s)Social Policies and Family
ResumoEn France, émergent depuis quelques années des groupes de mères entrepreneures appelées « Mompreneurs ». Ce mouvement paraît réduit si on le circonscrit aux seules membres des réseaux estampillés, mais il semble révéler un fait social plus large généré par des femmes qui, une fois devenues mères, revisitent leur engagement dans le travail, et envers leur famille, par un entreprenariat individuel ancré dans la sphère dite féminine. En créant une activité non salariée, ces femmes découvrent un quotidien de travail qui les isole. Cet article examine plus particulièrement la manière dont elles réinvestissent un collectif à travers les réseaux de Mompreneurs pour sortir de leur isolement professionnel et maternel. En présentant les caractéristiques sociales des Mompreneurs et de leurs activités, nous montrerons d'abord dans quelle mesure devenir indépendante peut les conduire à un isolement jusqu'alors jamais éprouvé. Nous évoquerons dans un deuxième temps les apports du collectif pour combler cet isolement, qu'ils soient sociaux, identitaires ou professionnels. La dernière partie soulignera ainsi les ambivalences de ce collectif, en insistant d'une part sur sa portée politique limitée, mais aussi ses potentialités économiques, mettant ainsi en question le caractère réellement « indépendant » de leur statut d'indépendante.In France, groups of entrepreneurial mothers, also known as 'Mompreneurs', emerged during the 2000s. This phenomenon might seem minor if we only consider the 'official' networks; yet it reveals a wider social trend whereby some women, once they become mothers, reconsider their work–life balance through self-entrepreneurial ventures firmly anchored in the so-called female sphere. However, through the creation of an unwaged activity, these women tend to end up in an isolated work environment. This article focuses on the way they manage to re-integrate a group through the Mompreneurs networks in order to escape their professional and maternal isolation. By exploring the social characteristics of these Mompreneurs and of their activities, the author first shows how becoming self-employed can drive these women towards a new and unknown type of isolation. She then explores the role played by the group in alleviating their isolation, in terms of their socio-professional life and personal identity. The last section underlines the ambivalence of this network by insisting on its limited political impact but also on its financial potentials, hence questioning the 'independence' the women enjoy by being self-employed.
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