La France en chiffres: de 1870 à nos jours
2016; Oxford University Press; Volume: 70; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1093/fs/knw039
ISSN1468-2931
Autores Tópico(s)French Urban and Social Studies
ResumoCe qui différencie ce livre, par comparaison avec des ouvrages déjà connus comme Francoscopie (Gérard Mermet (Paris: Larousse, 2013)) ou L'État de la France (collectif (Paris: La Découverte, 2013)), c'est son orientation historique. Les textes et les tableaux statistiques qu'on y trouve sont donc conçus en fonction de ce qu'on pourrait appeler une longue durée de la modernité: environ un siècle et demi (ou le ‘grand vingtième siècle français’), de 1870 à nos jours. Les chapitres consacrés à la démographie, par exemple, insistent sur les évolutions de la population française, qui au cours de cette période a connu une augmentation considérable et qui, surtout, a progressivement perdu son caractère rural, avec des conséquences sociales (nuptialité, fécondité, religiosité, etc.) à long terme. En France, le passage à une population à forte majorité urbaine a cependant été plus lente et plus régulière que chez la plupart de ses voisins (l'approche comparative est un autre trait marquant de ce livre). Divisé en cinq parties (démographie, économie, société, politique, guerres et crises), cet ouvrage a pour ambition, selon l'Avant-propos, de fournir des analyses et des statistiques fiables et clairement présentées, par opposition au ‘sentiment de vertige’ que l'on peut éprouver ‘face à l'avalanche des données fournies’ (et souvent peu sûres) sur Internet (p. 7). En ce qui concerne l'économie, on peut dans l'ensemble constater des processus d'évolution parallèles (et, encore une fois, plus régulières qu'en Grande-Bretagne ou en Allemagne) entre l'industrialisation et l'urbanisation en France: ‘Les taux de croissance affichés sont ainsi moins spectaculaires qu'à l'étranger, malgré des exceptions notables. Mais en cas de crise, le choc est aussi ressenti moins durement’ (p. 78). La partie du livre consacrée à la ‘société’ est la plus variée, abordant entre autres la structure de la population active, l'évolution des revenus et de la consommation, le taux d'incarcération, les croyances religieuses, le niveau d'éducation et le statut variable des ‘pratiques culturelles’. La profusion des tableaux statistiques n'empêche pas la concision du texte: ‘On observe enfin une baisse historique de la durée du travail: depuis 1870, celle-ci a presque été divisée par deux’ (p. 170). Pour ce qui est de la politique, cette partie du livre est plus prévisible. De la iiie à la ve République, les partis politiques et les résultats électoraux y sont présentés en détail. D'autres chapitres décrivent plus spécifiquement les mouvements, associations et ligues, ainsi que les syndicats. Fort de ses outils statistiques, ce livre met en lumière certaines réalités sociales, au-delà des stéréotypes: ‘malgré une idée tenace, la France n'est pas le pays le plus gréviste d'Europe; elle se distingue en revanche par son goût pour les grandes vagues de grèves — que l'on songe à 1936, à 1968 ou, plus récemment, aux grèves de 1995’ (p. 500). La partie ‘Guerres et crises’ est la plus explicitement historique, avec des chapitres consacrés à l'affaire Dreyfus, les guerres mondiales ou les guerres coloniales. Somme toute, ce livre atteint l'objectif affiché par les auteurs dans l'Avant-propos. Ce sera une ressource utile dans plusieurs cours, par exemple histoire contemporaine ou société et culture.
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