Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Les mots pour (ne pas) le dire

2012; Presses de Sciences Po; Volume: n° 46; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.3917/rai.046.0013

ISSN

1950-6708

Autores

Frédérique Matonti,

Tópico(s)

Education, sociology, and vocational training

Resumo

Résumé L'affaire Strauss-Kahn est une sorte de tremblement de terre. En France, il s'agit de la première arrestation d'un professionnel de la politique de premier plan pour crime sexuel. Plus encore, Dominique Strauss-Kahn aurait dû être le candidat des socialistes à l'élection présidentielle de 2012. L'affaire elle-même oppose un homme, blanc, riche et puissant à une femme noire et pauvre. Elle se déroule dans la société américaine dont les valeurs sont supposées profondément différentes des valeurs françaises quant à la sexualité et aux rapports genres. C'est pourquoi étudier les médias français du début de l'affaire du Sofitel jusqu'aux derniers développements de l'affaire du Carlton permet d'étudier les représentations françaises du viol, du harcèlement, du consenteme,nt et de la séduction. L'article s'appuie plus précisément sur trois types de récit (presse d'opinion ; presse people et presse féminine ; humoristes et imitateurs) sur des entretiens avec des journalistes et des directeurs de rédaction. Il montre avant tout la difficulté pour la plupart des médias à parler de viol ou de harcèlement pour qualifier le comportement présumé passé ou présent de Strauss-Kahn et en propose des explications autour des contraintes économiques, de la socialisation des journalistes et de leurs connaissances sur les études de genre et de race.

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