Artigo Acesso aberto

Trésors inédits du pays tamoul : chronique des études pallava II. Vestiges pallava autour de Mahābalipuram et à Taccūr

2006; École française d'Extrême-Orient; Volume: 93; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/befeo.2006.6046

ISSN

1760-737X

Autores

Emmanuel Francis, Valérie Gillet, Charlotte Schmid,

Tópico(s)

South Asian Studies and Conflicts

Resumo

La Gangâdharamûrti de Kunnattûr Dans le village de Kunnattûr, au sud de Mahâbalipuram (12°34'07" N et 80°09'20" E ; district de Kâncipuram, taluk de Tirukkalukkunram3), une stèle en granite gris (105 x 65 cm) gît à côté d'un liiïga sur un monticule parmi des blocs de granite brisés.Il s'agit d'une Gangâdharamûrti, représentation de la descente du Gange dans la chevelure de Siva (fig.3).Debout, fortement déhanché, le dieu à huit bras replie haut sa jambe droite, le bras naturel droit tendu en diagonale vers le ciel pour présenter à la Garigâ une mèche de cheveux.La rivière y descend, sous les traits d'une femme dont le buste en prière s'achève sur un corps de serpent.Les sept autres bras du dieu se déploient autour de lui.Occupant le tiers gauche de l'image, Pârvatï se tient à la droite de Siva, lui arrivant à l'épaule4.La composition est très dynamique : le corps du dieu semble tout entier tendu vers la Gafigâ dont la torsion du corps accentue celle du geste du dieu.En partant du bas de la représentation, la première des mains droites de Siva repose sur la hanche de Pârvatï ; la seconde apparaît, gracieuse, au-dessus de l'épaule de la déesse ; entre le bras naturel étendant une mèche et la tête du dieu, la dernière élève le croissant de lune inscrit dans un cercle.À gauche, la première main s'appuie sur le haut de la cuisse ; la deuxième, la main naturelle, adopte un geste propre à certaines divinités en contexte pallava 5 ; la troisième, levée à hauteur de l'épaule, se referme autour d'un serpent ; la dernière va toucher la coiffe.Style et iconographie rapprochent la sculpture de Kunnattûr des représentations de l'époque de Narasimhavarman II (début du vme siècle)6 : mêmes modelé et proportions ; mêmes ornements (bracelets, colliers et nombreuses écharpes nouées autour des hanches) ; mêmes coiffes 7 ; même mince auréole dessinée derrière la tête de Siva.Les attitudes des divinités ont aussi de nombreux équivalents dans les représentations pallava du vme siècle.Comme à Kunnattûr, Siva plie la jambe droite et pose le pied gauche sur une sorte de piédestal tant dans les Gangâdharamûrti que 3. Kunnattûr se trouve entre l'« East Coast Road » et le rivage de la baie du Bengale, au sud du village de Manamai.La distance par rapport à Mahâbalipuram est de onze kilomètres environ par la route asphaltée et de sept kilomètres à vol d'oiseau.4. Droite et gauche sont celles de l'observateur, sauf mention expresse de celles des personnages représentés.5. Cette mudrâ pourrait être décrite ainsi : le pouce, l'index et le majeur sont repliés tandis que l ' annul ai re et l'auriculaire sont tendus.Nous pensons qu'elle est liée à la connaissance parce qu'elle apparaît également pour les Daksinàmûrti et les Liiigodbhavamûrti.6. Pour une figure de comparaison, voir E. Francis et al. (2005, p. 600, fig.10).Pour d'autres représentations, voir les temples du Kailâsanâtha, de l'Airâvatesvara et du Piravâttânesvara, à Kâncipuram, datés du premier quart du vme siècle ; voir aussi, sur le même site, les temples de l'Iravâttânesvara et de l'Amaresvara qui semblent postérieurs aux précédents et pourraient dater de la fin du règne de Narasimhavarman II ou peut-être de celui de ses successeurs, cf.V. Gillet (2006, p. 44-47 et à paraître).Nous ne préciserons plus dans la suite de ce texte que ces temples pallava sont situés à Kâncipuram.7. Le bandeau inférieur de la coiffure de Siva est typique des figures pallava de ce dieu.Quant à Pârvatï, elle porte un très haut chignon caractéristique des représentations féminines de cette époque : il s'amincit au-dessus des deux bandeaux symétriques de cheveux qui encadrent le visage.Voir, par exemple, la représentation qui clôt la circumambulation du vimâna du Kailâsanâtha (E.

Referência(s)