Artigo Revisado por pares

Guillevic, lettre, l'étang

1979; Éditions Larousse; Volume: 35; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.3406/litt.1979.2119

ISSN

1958-5926

Autores

Jean-Marie Gleize,

Tópico(s)

Historical and Literary Analyses

Resumo

Parce que quelque chose dans ce livre advient autour de la question du « il y a », du « c'est la », et ne se pose qu'en tendant a se localiser-litterariser, a se penser et a passer par les mots, a circuler ou se cercler dans des phrases; l'etang, l'encre, l'eau : matrice du cri et de l'ecrit. Notre rapport positif a Guillevic tient a ce qu'il contribue a « desaffubler » la poesie (selon le mot de Francis Ponge); Du Domaine, en particulier, comporte un certain nombre de ces gestes hygieniques par quoi la poesie se nie elle meme, pour resurgir autrement, dans un etat un peu acceptable. Le fragment 31 dit ceci : « Quand le vent se nie, / Alors c'est le vent »; on pourrait dire : quand la poesie se nie, alors, c'est la poesie. Du Domaine se constitue d'une serie d'exclusions assez claires. Quelques-unes : une certaine thematique « roman tique » (a la mode des romans-photo) : « La lune / Soit! // Qu'elle apparaisse / Pour etre econduite » /15/, une mythification idealiste poetiquement intaris sable, tournant autour des notions d'exil et d'ailleurs, a quoi il est repondu ici de facon tranchante : « Rien a voir / Avec l'exil //On est chez nous » /90/, «Il n'y a pas d'ailleurs / ou guerir d'ici» /98/; inutile d'insister, Guillevic, comme Ponge, ecrit une poesie de parti pris qui implique que soient econduites un certain nombre de tentations religieuses. « Tous les chemins / Ne sont pas lisibles » /90/ : le texte semble indiquer clairement les limites de notre lecture, ecarter l'illusion d'une saisie exhaustive des traces du domaine : certains sont recouverts, toujours subsistera un reste, illisible. Mais en meme temps qu'avertissement, il y a invite : meme illisibles, ces chemins existent; plutot qu'illisibles il faudrait dire : non lisibles. La lisi bilite reste une valeur pour Guillevic, quelque chose a quoi l'on tend : tout, dans le domaine tend a devenir lisible, et c'est ce devenir lisible du domaine qui nous autorise a nous y introduire, tout en sachant qu'un poeme « ne s'acheve dans aucun savoir » (Michel Deguy). Donc, Guillevic ecrit « du domaine ». C'est-a-dire? Ecrit d'ici, depuis le

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