Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Introduction

2004; CNRS Éditions; Volume: 61; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/galia.2004.3183

ISSN

2109-9588

Autores

Michel Feugère, Pierre-Yves Lambert,

Resumo

Le projet qui aboutit aujourd'hui à ce dossier s'est imposé aux coordonnateurs comme le prolongement logique d'une triple démarche : d'une part, les progrès récents d'une épigraphie qui prend désormais en compte non seulement les textes publics, les plus facilement accessibles, mais aussi la documentati on plus modeste des graffites et autres inscriptions liés soit à la vie économique, soit à la sphère privée ; parallèlement, l'intérêt accru des archéologues pour les indices, souvent discrets eux aussi, d'un usage de l'écriture qui transforme en profondeur les sociétés étudiées ; enfin, le renouvellement d'une recherche plus générale sur l'histoire de l'écriture, qui débouche sur une mise en perspective de la relation, pour nous fondamentale, d'une société donnée à l'écrit.L'épigraphie latine, traditionnellement, se consacrait surtout aux inscriptions lapidaires ou aux inscriptions sur tables de bronze : supports nobles, coûteux, à la mesure des textes transmis, qui sont souvent des documents d'histoire -qu'il s'agisse de pièces émanant de l'autorité administrative romaine, ou de documents privés, fondations, dédicaces religieuses ou épitaphes appartenant à des familles riches.Bien des recueils épigraphiques excluaient purement et simplement les graffites, ou les estampilles, jugés sans intérêt.Le graffite passait pour un griffonnage, un brouillon, un essai de plume peu soigné.De plus, les graffites étaient considérés comme ayant généralement un contenu très anecdotique et de peu d'importance pour l'historien.Fort heureusement, il est apparu une nouvelle épigraphie où V instrumentum figure dignement.Après le volume XIII du Corpus Inscriptionum Latinarum {CIL), les recueils des Inscriptions latines d'Aquitaine (ILA) et, surtout, les volumes des Roman Inscriptions of Britain (RIE) ont fait une large place aux graffites sur V instrumentum.Il est significatif que plusieurs volumes récents de l'École française de Rome soient consacrés aux marques de producti on.Tout cela peut être mis en relation avec l'apparition d'un nouvel intérêt pour l'histoire économique de l'Empire romain et pour l'étude de certains aspects de l'histoire sociale et culturelle, notamment le besoin de préciser le degré d ' a l p ha b é t i s a t i o n selon les époques et les régions.En effet, depuis 1990, et en réaction à une étude de W. V. Harris sur l'alphabétisation (Harris, 1989), plusieurs colloques internationaux, plusieurs ouvrages collectifs, plusieurs expositions (Pécs, Aquilée) ont été consacrés au thème de l'écriture en relation avec la production et la distribution.Parallèlement, les archéologues sont aujourd'hui plus conscients que jamais de l'importance des traces d'écriture, si modestes soient-elles.L'écriture n'a pas toujours été prise en

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