Le Mercure et les Vaccins
2003; Elsevier BV; Volume: 187; Issue: 8 Linguagem: Francês
10.1016/s0001-4079(19)33886-5
ISSN2271-4820
Autores Tópico(s)Food Allergy and Anaphylaxis Research
ResumoLe mercurothiolate, merthiolate ou thiomersal, est un dérivé de l’éthylmercure utilisé comme conservateur afin de prévenir la contamination bactérienne des flacons de vaccins multidose après ouverture. L’exposition à de faibles doses de thiomersal a été essentiellement associée à des réactions d’hypersensibilité. Cependant, peu de données étayent le fait que l’allergie au thiomersal soit induite par les vaccins. L’allergie au thiomersal est habituellement à type d’hypersensibilité retardée, mais les tests de sensibilisation semblent avoir une pertinence clinique faible. Une hypersensibilité connue au thiomersal n’est pas considérée comme une contre-indication à la vaccination par un vaccin en contenant. En 1999, aux États-Unis, le thiomersal était utilisé dans plus de trente spécialités vaccinales indiquées chez l’enfant, contre deux en France. Bien qu’aucune preuve n’ait permis à l’époque de soupçonner un risque de toxicité neurologique mercurielle dû au thiomersal contenu dans les vaccins, la dose cumulée de mercure qui pouvait être administrée chez un même nourrisson aux Etats-Unis a été considérée suffisamment élevée (quoique inférieure aux normes admises par la FDA) pour que soit demandé à tous les producteurs d’éliminer le thiomersal de leurs vaccins. Depuis 2002, en Europe et aux États-Unis, tous les vaccins indiqués chez l’enfant sont désormais dépourvus de thiomersal ou n’en contiennent plus qu’à l’état de trace. Des études complémentaires on montré depuis que les taux de mercure dans le sang, les selles et les urines d’enfants vaccinés avec des vaccins contenant du thiomersal, étaient très inférieurs à ceux admis par l’Agence Américaine de Protection de l’Environnement. On a aussi montré que l’élimination du mercure chez ces enfants était beaucoup plus rapide que ce qui était attendu sur la base des études précédentes conduites sur la toxicité du mercure d’origine alimentaire (méthylmercure). La polémique a été relancée récemment avec l’hypothèse que le mercure contenu dans les vaccins pourrait être la cause d’autisme et de troubles de développement comportementaux associés. À ce jour aucune des études épidémiologiques conduites en Europe ne permet de soutenir cette théorie. S’il est évidemment souhaitable d’éviter d’exposer inutilement tout vacciné à un agent potentiellement toxique, il faut noter que : —la communication sur le sujet a conduit à une baisse sensible et durable de la vaccination des nourrissons nés de mère infectée par le virus de l’hépatite B aux États-Unis ; —la question de la dose cumulée de mercure contenue dans les vaccins ne touchait que très peu la France, aucun des vaccins indiqués chez les nourrissons, à l’exception de deux vaccins hépatite B jusqu’en 2002, ne contenait de thiomersal ; —pour les pays en voie de développement, utilisateurs de vaccins en présentation multidose contenant du thiomersal, le passage à des vaccins dépourvus de thiomersal, donc en présentation unidose, représenterait un tel surcoût que, sur la base des budgets actuels, des millions d’enfants ne pourraient plus être vaccinés. Les vaccins contenant du thiomersal restent donc recommandés et utilisés par l’OMS dans le cadre du Programme élargi de Vaccination. Thiomersal, also called thimerosal, is an ethyl mercury derivative used as a preservative to prevent bacterial contamination of multidose vaccine vials after they have been opened. Exposure to low doses of thiomersal has essentially been associated with hypersensitivity reactions. Nevertheless there is no evidence that allergy to thiomersal could be induced by thiomersal-containing vaccines. Allergy to thiomersal is usually of delayed-hypersensitivity type, but its detection through cutaneous tests is not very reliable. Hypersensitivity to thiomersal is not considered as a contraindication to the use of thiomersal-containing vaccines. In 1999 in the USA, thiomersal was present in approximately 30 different childhood vaccines, whereas there were only 2 in France. Although there were no evidence of neurological toxicity in infants related to the use of thiomersal-containing vaccines, the FDA considered that the cumulative dose of mercury received by young infants following vaccination was high enough (although lower than the FDA threshold for methyl mercury) to request vaccine manufacturers to remove thiomersal from vaccine formulations. Since 2002, all childhood vaccines used in Europe and theUSAare thiomersal-free or contain only minute amounts of thiomersal. Recently published studies have shown that the mercury levels in the blood, faeces and urine of children who had received thiomersal-containing vaccines were much lower than those accepted by the American Environmental Protection Agency. It has also been demonstrated that the elimination of mercury in children was much faster than what was expected on the basis of studies conducted with methyl mercury originating from food. Recently, the hypothesis that mercury contained in vaccines could be the cause of autism and other neurological developmental disorders created a new debate in the medical community and the general public. To date, none of the epidemiological studies conducted in Europe and elsewhere support this assumption. Although any effort should be made to avoid useless exposure of vaccinees to a potentially toxic compound, it should be emphasised that 1) public communication on this issue has led to a decrease in the hepatitis B vaccination coverage of children born to HBs Ag positive mothers in the US ; 2) this issue was not really relevant in France where until 2002, apart from two hepatitis B vaccines, all childhood vaccines were thiomersal-free, and 3) in developing countries using multidose vaccine vials, moving to thiomersal-free vaccines in unidose presentations would represent such an incremental cost that millions of children would no more have access to vaccination. Therefore the World Health Organisation still recommends the use of thiomersalcontaining vaccines as part of the expanded programme of immunisation.
Referência(s)