Psychiatric Concepts of Depression: Nomenclature and Classification
1959; SAGE Publishing; Volume: 4; Issue: 1_suppl Linguagem: Francês
10.1177/070674375900401s01
ISSN0008-4824
Autores Tópico(s)Psychoanalysis and Psychopathology Research
ResumoFrenchEn psychiatrie, le terme de “dépression” comporte trois significations: il se rapporte à un symptôme, à un syndrome' et à une entité nosologique. Cependant, contrairement à la névrose d'angoisse qui a été étudiée de façon extensive par les psychologues expérimentaux, nous savons comparativement peu de choses sur la dépression, au point de vue de la symptomatologie expérimentale.Les traits phénoménologiques essentiels qui caractérisent la dépression, sont un sentiment de tristesse et de désespérance, l'impossibilité d'un travail productif de la pensée ou de l'activité, un ralentissement ou une agitation au niveau de la sphère motrice. L'inhibition est le principal mécanisme psychologique mis en cause. Les traits dynamiques essentiels comprennent une introjection et une régression au stade oral (précédant le stade génital) du développement de la libido. Il paraît presque certain que, dans la dépression, un certain nombre de processus nerveux et endocriniens ne sont pas ralentis dans leur activité, mais fonctionnent au contraire à une cadence plus élevée que la normale.Le diagnostic clinique repose pour une part considérable sur une impression visuelle que donne le patient, c'est-à-dire sur l'expression du visage, l'attitude, la mimique et sur le comportement général. La prédominance de l'inhibition restreint fréquemment l'expression verbale des sentiments, et notre connaissance des phénomènes autonomes, biochimiques et endocriniens est trop limitée, pour baser sur eux un diagnostic de dépression. En clinique, il importe de faire la distinction entre dépressions ordinaires et pathologiques, ainsi qu'entre dépressions endogènes, exogènes ou psychoréactives, bien que le diagnostic différentiel soit parfois difficile. Les critères suivants ont été adoptés par les psychiatres pour différencier les diverses formes de dépression:1° Critères phénoménologiques (fluctuations diurnes, agressivité dirigée vers le dedans ou vers le dehors, etc.).2° Critères étiologiques (psychogène ou non psychogène).3° Critères somato-typologiques (sujet picnique ou non, mésomorphique ou non).4° Prise en considération de la personnalité prémorbide (personnalité expansive ou renfermée).5° Appréciation de l'histoire de la maladie (durée et périodicité).6° Dégradation de certaines fonctions autonomes (sécrétion des parotides).7° Etude du mode de réponse aux agents neuro-pharmacologiques (seuil d'apparition de la sédation).Au point de vue historique, Hippocrate fut le premier à décrire des états dépressifs, qu'il groupait sous le nom de mélancolie. En 1855, Falret désigna du nom de folie circulaire les états maniaques et dépressifs récidivant périodiquement. Kraepelin, en 1899, parle le premier de la psychose maniaco-dépressive comme d'une entité. Adolf Meyer propose, en 1904, de remplacer le terme de mélancolie par celui de dépression. En Europe, en Allemagne spécialement, d'importants centres psychiatriques demeurent sceptiques vis-à-vis du diagnostic de mélancolie involutive, et même le rejettent purement et simplement. En 1917, Freud fait paraître son étude classique sur la tristesse profonde et la mélancolie.Le type de culture et le degré de civilisation d'une population donnée semble influencer la phénoménologie des états dépressifs, aussi bien que leur fréquence. Les cas, comparativement rares, qui ont été observés dans quelques communautés primitives d'Afrique, se caractérisaient par la prédominance des symptômes hypocondriaques et par l'absence quasi totale du symptôme d'auto-accusation.Le terme de dépression peut être appliqué non seulement aux différents degrés de complexité d'une même catégorie méthodologique (symptôme—syndrome—entité diagnostique), mais aussi aux différents plans méthodologiques (physiologique, psychologique, comportement). Sur le plan psychologique et psychiatrique, la dépression se définit comme un complexe symptomatologique qui peut fréquemment comporter une inhibition, aussi bien qu'une excitation émotive, biologique, ou siégeant dans le comportement. Sur le plan physiologique, c'est en principe la réduction d'une fonction. Au point de vue du comportement, ce concept ne peut se définir que comme une diminution de la spontanéité (quelle qu'en soit la cause ou le mécanisme), sans que soit prise en considération l'émotion concomitante. Sous ce rapport, l'auteur propose de distinguer entre:a) dépression de la vigilance (coma, somnolence);b) dépression asthénique (épuisement, fatigue intense, insuffisance endocrinienne);c) dépression apathique (défaut primaire d'impulsion et d'initiative, comme dans la schizophrénie simple);d) dépression catatonique (stupeur affective ou schizophrénique, repli sur soi-même en tant que réaction de défense);e) dépression psychiatrique (à placer sur un autre plan méthodologique, et englobant un système complexe d'excitations et d'inhibitions).L'auteur propose que, dans les discussions concernant la biologie, la dynamique et la thérapeutique des états dépressifs, il soit toujours clairement précisé à quel plan méthodologique on se réfère. Il est aisé de mémoriser des classifications diagnostiques, mais l'analyse méthodologique demande à être bien comprise et assimilée.
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