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Le culte impérial dans les provinces occidentales : évolution d'Auguste à Domitien

1994; Publications Department of the University of Toulouse-Le Mirail; Volume: 40; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/palla.1994.1331

2272-7639

Patrick Le Roux,

Contrairement aux idées reçues, l'histoire de la mise en place et du développement du culte impérial provincial durant le 1er siècle de notre ère est loin d'être claire. Le dossier est obscur parce que les différentes sources, littéraires, épigraphiques et numismatiques, ne concordent pas toujours. Il faut tout d'abord écarter les a priori, comme l'idée d'une nécessaire distinction entre province impériale et province sénatoriale en la matière. Le réexamen des sources permet de penser ainsi qu'il a existé des formes de culte impérial provincial en Narbonnaise ou en Bétique dès l'époque julio-claudienne. Inversement, dans des provinces comme la Tarraconaise, où l'existence du culte impérial est considérée comme assurée dès Tibère, les flamines provinciaux ne sont pas épigraphiquement attestés avant les Flaviens. Sur le plan du lieu, la notion de temple du culte impérial est elle-même floue et mal définie. Le lien entre capitale et culte provincial n'est sans doute pas une nécessité originelle essentielle : c'est le développement de la cité vers un statut privilégié et prépondérant dans la province qui fait du culte impérial qu'elle abrite un culte provincial. Le culte impérial évolue donc de façon continue au rythme de la romanisation pendant tout le 1er siècle de notre ère et, dans cette perspective, la place des Flaviens pourrait avoir été mineure ou, en tout cas, moindre que ce qu'on imaginait. L'association des diui aux empereurs vivants entraîna une restructuration, mais pas forcément une réforme profonde et décisive. L'action des Flaviens a pu par conséquent se limiter à favoriser l'institution ou la promotion d'un sanctuaire prééminent pour la célébration des fêtes religieuses. Domitien, dans ce domaine, n'a pas été un innovateur mais le continuateur de Vespasien, et le culte impérial n'est guère susceptible de souligner l'originalité de son règne.