Psychiatric Nosology — American and British Trends
1964; SAGE Publishing; Volume: 9; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1177/070674376400900206
ISSN0008-4824
Autores Tópico(s)Mental Health and Psychiatry
ResumoRésuméLa présente communication traite des différences observées dans les usages américain et anglais en matière de diagnostic psychiatrique, pour souligner les rapports entre les facteurs socio-culturels et l'absence actuelle, tant de critères diagnostiques objectifs que d'une méthode de classification universellement adoptée. En Angleterre, on pose rarement le diagnostic de schizophrénie s'il n'y a pas de symptômes majeurs tels que le trouble de la pensée, des illusions primaires, et le sentiment de passivité ou d'un dérangement volitionnel. Le dédoublement, les hallucinations et la catatonie, bien que n'étant pas considérés comme pathognomoniques, ont passé pour avoir une certaine signification (3). On n'a pas considéré que les illusions secondaires et les hallucinations auditives suffisaient à elles seules pour établir le diagnostic. On n'a même pas songé à poser ce diagnostic simplement à cause d'un affect émoussé ou inapproprié, d'un retrait de la société, d'attitudes négatives ou d'un défaut général d'adaptation à l'existence. En l'absence de symptômes majeurs de schizophrénie, on a ordinairement attribué les illusions et les hallucinations à une maladie affective opérant comme leur leitmotiv. On a souvent cru qu'un rétablissement rapide venait contredire le diagnostis. Un diagnostic de maladie dépressive est rarement posé sur la base d'une humeur hypomannique ou de préoccupations somatiques excessives, c'est-à-dire, en présence de symptômes que l'on pourrait considérer des défenses contre la dépression, comme c'est souvent le cas aux États-Unis. Faisant davantage contraste avec les pratiques américaines, on attribue beaucoup d'importance aux caractéristiques de la constitution et les thèmes psychodynamiques qui sont rétrospectivement élucidés sont regardés surtout comme la réflexion des conflits qu'éprouve le malade, mais rarement comme leur cause.Un aspect majeur de la psychiatrie anglaise, par comparaison avec la psychiatrie américaine et qui semble avoir particulièrement trait à ces différences dans les pratiques diagnostiques, est l'accent que l'on met sur le traitement des aliénés hospitalisés en Angleterre. Conformément à cette psychiatrie orientée sur l'hôpital, qui se concentre sur le traitement des psychoses, on a accordé une haute importance à la description et à la classification cliniques, parce que l'on croit que les processus neurophysiologiques fondamentaux responsables des divers syndromes peuvent être plus aisément identifiés lorsqu'on les étudie comme syndromes distincts. Les psychiatres qui s'en tiennent presque exclusivement au traitement hospitalier des psychoses seront plus portés à faire une différenciation critique des diverses formes et à attribuer une signification pronostique aux divers symptômes.La psychiatrie américaine, sous l'influence de Freud, Sullivan et autres, a évolué, par contraste, d'un plan "descriptif" à ce que Whitehorn a appelé un plan "interprétatif" au moyen de la compréhension des thèmes fondamentaux de l'anamnèse d'un sujet. Le genre d'exercice psychiatrique aux États-Unis, où on a mis l'accent sur le traitement des troubles névrotiques et caractériels, a fait que les psychiatres ont mis en évidence des variables, telles que la capacité de travail ou la capacité de s'entendre avec ses semblables dans la communauté, c'est-à-dire, des variables qui se rattachent d'une manière plus critique aux aspects idiosyncratiques de la personnalité et des grandes questions de l'existence qu'au diagnostic.Il semble que les divergences de vues entre les psychiatres anglais et les psychiatres américains s'amenuisent lentement. Les tendances modernes de la psychiatrie sociale et communautaire, s'ajoutant aux méthodes récemment mises au point du traitement physique ont porté plusieurs universités américaines à instituer des programmes de formation aux soins dans la localité et à la psychiatrie des hôpitaux d'État (13, 14). L'une des conséquences de la recherche psychopharmacologique et psychosociale aux États-Unis a été la conscience croissante du besoin de méthodes et de techniques valables pour l'évaluation des modifications cliniques, afin de déterminer les résultats du traitement et la bonne façon de disposer des cas (15). Simultanément, des développements en Angleterre soulèvent un intérêt croissant envers les aspects psychodynamiques des maladies psychiatriques et de leur traitement. La croissance des services externes et le développement de l'hôpital comme source de main-d'oeuvre pour le traitement psychiatrique des malades dans la localité, a eu pour résultat qu'un plus grand nombre de psychiatres font concentrer leurs efforts sur la psychothérapie.On a exposé les différences observées entre les usages anglais et américain en matière de diagnostic psychiatrique et on a établi leurs rapports avec les différences de structure et d'orientation de l'exercice psychiatrique dans les deux pays. La signification de ces rapports dans la mise au point d'une classification internationale des diagnostics psychiatriques, au moyen de définitions opérationnelles, a été mise en valeur.
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