Cette aveuglante absence de lumière
2016; Liverpool University Press; Volume: 5; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3828/franc.2016.5
ISSN2046-3839
Autores Tópico(s)Political and Social Issues
ResumoAbstractDrawing on Samia Mehrez’s work on the subversive use of French by Maghrebi writers and Pascale Casanova’s theory on literary dissemination, this article examines the politics of literary production in foreign languages and the exposure of human rights abuses in Tahar Ben Jelloun’s Cette aveuglante absence de lumière. While this fictionalized version of Aziz BineBine’s true disappearance experience in the secret prison camp of Tazmamart (1973–1991) portrays the evolution of Salim and his colleagues in Tazmamart’s ‘necroworld’, it also poses questions about the relationship between literary fame, circulation, and audiences of grave violations of human rights in a globalized literary-scape. I argue that because of his international stature, Ben Jelloun could afford to sabotage the official discourses on state violence in the past and put Moroccan prison experience on the global map of literary engagement with human rights violations.RésuméEn se basant d’une part sur le travail de Samia Mehrez qui traite des usages subversifs que font les auteurs maghrébins de la langue française et d’autre part sur la théorie de Pascale Casanova concernant la circulation et la diffusion des oeuvres littéraires, cet article s’interroge sur les problématiques de la production littéraire en langues étrangères et la diffusion des violations des droits de l’homme. Si l’on prend l’exemple de l’histoire réelle d’Aziz BineBine que Tahar Ben Jelloun a romancée, non sans scandale, sous le titre Cette aveuglante absence de lumière, on peut s’interroger sur les liens très étroits qui existent entre la production littéraire en langue étrangère, en particulier la langue française, et les révélations des abus de pouvoir et de la violence étatique dans le contexte postcolonial au Maroc. Alors que Cette aveuglante absence de lumière trace le parcours de Salim, son narrateur, et ses collègues incarcérés dans le bagne secret de Tazmamart (1973–1991), elle nous offre l’occasion d’examiner la relation entre la célébrité littéraire et la circulation des oeuvres qui portent sur la violation systématique des droits de l’homme. Selon mon analyse, le profile internationale de l’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun lui permet, grâce aux nombreux réseaux de diffusion de ses oeuvres littéraires, d’apporter l’expérience carcérale marocaine à un lectorat transnational ce qui permet à cette littérature de contribuer aux discours en cours sur les droits humains.
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