La catholicité et l'espace impérial au Moyen Age
1998; Volume: 86; Issue: 1 Linguagem: Francês
ISSN
2104-3884
Autores Tópico(s)Byzantine Studies and History
ResumoJusqu'au IX e siecle, en Orient ou l'Empire romain perdure comme en Occident ou il n'existe plus, l'Eglise se pense et se vit sur le mode synodal, avec les nuances qu'apporte, ici, l'ideologie eusebienne, donnant le primat au palais royal sur le siege apostolique et, la, l'augustinienne, qui soutient l'inverse. Deux siecles plus tard, alors que l'Empire byzantin a cesse de pretendre a l'universalite romaine, la chretiente latine occidentale ne reve que de renovatio romani imperii, a son benefice. Entre ces deux moments, il y a l'ephemere aventure de Gerbert d'Aurillac qui, apres avoir defendu a Reims la cause des eveques contre le pape, devint, par la grâce d'Otton III, le pape de l'An Mil, Sylvestre II : c'etait le nom que portait le pontife du temps de Constantin, auquel le nouvel empereur ne cesse de se referer, en souhaitant un empire moins germanique qu'universel. Ce dut etre une grande joie, pour le pape, d'entendre Otton dire en 1001 : « Nous proclamons Rome capitale du monde et nous reconnaissons l'Eglise romaine comme mere de toutes les Eglises. Desormais, la communion n'est plus reglee par la lex communis ecclesiae catholicae, mais par l'unius arbitrium, et Sylvestre II parlera en pere universel, conscient d'exercer seul le ministere de Pierre. C'est dans ces fortes convictions que l'Eglise romaine affrontera la crise de la chretiente des XIII e -XIV e siecles.
Referência(s)