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Catherine Pozzi, le Journal comme laboratoire de l'œuvre

2001; Volume: 16; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/item.2001.1179

2268-1590

Françoise Simonet-Tenant,

Cultural Insights and Digital Impacts

Le Journal de Catherine Pozzi (1882-1934) des années 1929-1932 présente la spécificité d'enclore à la fois une écriture intime et un journal de travail qui abrite la genèse d'un traité à visée philosophique sur la sensation, intitulé Peau d'âme, texte inclassable qui exige une nécessaire réflexion générique. L'article analyse la coexistence au sein d'un même support de deux pratiques d'écriture différentes -écriture journalière au sens strict et écriture spéculative, désireuse d'échapper aux pesanteurs circonstancielles et personnelles -et les choix énonciatifs correspondants. Nous nous attachons particulièrement à la mise en scène dans le Journal de la gestation voire de la préhistoire de l'œuvre spéculative ainsi qu'à l'étude dans l'avant-texte de Peau d'âme de l'intertexte et, plus précisément, de l'intertexte gidien : Catherine Pozzi a en effet l'ambition de faire de Peau d'âme une réplique critique aux Nourritures terrestres. Cette étude conduit enfin à poser le problème de la difficile transformation en livre d'un journal hybride qui est à la fois un texte et un avant-texte.