Entre caminos de carbonilla y transformadores de alta tensión. El paisaje de la zona periurbana industrial en Los Siete Locos y Los Lanzallamas de Roberto Arlt : composición y función narrativa
2003; Centre de recherche interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine; Volume: 29; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3406/ameri.2003.1591
ISSN2427-9048
Autores Tópico(s)Argentine historical studies
Resumo« Chemins mâchefer et transformateurs tension ». La mégalopole moderne est le théâtre — et même plus que cela — du diptyque de Roberto Arlt, Los siete locos / Los lanzallamas, (1929 / 1931). Avenues bruyantes, gares, bâtiments de verre et d'acier sont les paysages urbains multiples perçus par l'œil d'un individu angoissé et décrits au moyen des langages qu'il a à portée de la main. Entre la ville 'canaille' et la campagne, où se réfugient les âmes malades de la civilisation, entre la Buenos Aires au quotidien misérable et la banlieue campagnarde de Temperley où la sociedad sécréta échafaude ses plans, s'étend une zone qui délimite et sépare, une zone-frontière entre l'urbain et le rural : la zone industrielle périurbaine. Tantôt contemplée à travers la fenêtre d'un train, tantôt traversée par les personnages, elle constitue un espace de passage, tant au sens littéral (les trajets ferroviaires d'Erdosain) que métaphorique : celui de la mutation, d'une possible transition vers des états nouveaux. Zone en chantier, en perpétuelle transformation, amorphe et sans cohérence, entre les objets qui la peuplent, autre que celle dictée par une fonctionnalité technologique, elle devient l'espace où brillent, pour un bref instant, les espoirs des êtres désespérés : dans le taudis des Espila la rose de cuivre est réalisée ; pendant le trajet nocturne d'Erdosain entre les gares de Constitution et de Temperley se consolide le projet d'enlèvement de Barsut ; le Dock Sud abrite la cabane des faussaires anarchistes. La configuration verbale de cet espace ne peut qu' interagir avec l'état psychique des personnages qui le perçoivent et l'articulent. Ainsi, elle annonce l'apparition d'un nouveau Sujet dont le regard capte ce que les autres ne voient pas : celui qui esthétise laideur et désordre et en fait des objets de littérature.
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