Épidémiologie de l’immunité contre la rougeole à Madagascar entre 2010 et 2014
2016; Elsevier BV; Volume: 64; Linguagem: Francês
10.1016/j.respe.2016.06.041
ISSN1773-0627
AutoresKeitly Mensah, Miora Bruna Ramamonjiharisoa, Richter Razafindratsimandresy, C. Jessica E. Metcalf, Jean‐Michel Héraud, Philippe Vanhems,
Tópico(s)Zoonotic diseases and public health
ResumoMalgré la persistance d'un schéma vaccinal contre la rougeole d'une seule dose à Madagascar, aucune épidémie n'a été rapportée depuis 10 ans sur l'île, qui est en période de « lune de miel ». L'objectif principal de cette étude était de décrire l'immunité contre la rougeole à partir de données sérologiques recueillies à l'institut Pasteur de Madagascar. L'objectif secondaire était de tester la concordance entre taux d'immunisation et taux de couverture vaccinale. Une étude rétrospective à partir des données sérologiques (IgG et IgM) recueillies entre 2010 et 2014 a eu lieu. Elle comprenait tous les sujets consultants dans une structure de soin et considérés comme cas suspects pour la rougeole. Les analyses ont été réalisées par région, par densité de population régionale et par année de diagnostic. Au total, 2696 patients ont été prélevés. 77,4 % sont immunisés contre la rougeole. La population immunisée est significativement plus âgée que la population non immunisée (10 ans versus 6,6 ans, p < 0,05) avec une prédominance du sexe féminin (sexe ratio : 0,83 versus 1,10 ; p = 0,0008). La probabilité d'être immunisé contre la rougeole augmente avec la classe d'âge (0R = 9,9 chez les 1–5 ans et 20,8 chez les 15–18 ans). Cette probabilité est abaissée lors des années de campagne de rattrapage vaccinal (0R = 0,74). Dans les régions de densité de population faible, la probabilité d'être immunisé est importante (OR variant de 2,8 à 16,8). La corrélation entre taux de couverture vaccinale et taux d'immunisation est négative et non significative. La population immunisée est majoritairement jeune et féminine. Des biais de sélection et d'information ont pu sous-estimer la part de population immunisée. La sous-déclaration est certaine. L'immunité ne reflète que partiellement la couverture vaccinale. Une amélioration des campagnes de vaccination, de la qualité des données recueillies et la modélisation du risque de survenue d'épidémie semblent primordiales.
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