Artigo Revisado por pares

La tradition manuscrite des épigrammes de l'Anthologie palatine

1968; Bordeaux Montaigne University; Volume: 70; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/rea.1968.3808

ISSN

2540-2544

Autores

R. Aubreton,

Tópico(s)

Historical, Religious, and Philosophical Studies

Resumo

La critique, depuis un siècle, fait remonter à une édition de Céphalas du ixe siècle le recueil actuel de l'Anthologie grecque. Il nous est parvenu d'abord par une collection due à Pla- nude, le Marcianus 481, puis par un manuscrit plus ancien, le Palatinus gr. 23. En fait, ni l'un ni l'autre ne sont la copie du recueil de Céphalas ; celui-ci a voulu seulement donner des exemples de la production épigrammatique du passé, en suivant toutefois un plan qui lui est personnel : c'est ce qui ressort de l'examen de ses exordes à chaque livre. Mais son plan sera repris, et son œuvre a servi de base aux compilateurs qui ont travaillé sur la même matière aux Xe et XIe siècles. On citera l'exemplaire de Michel l'Archiviste qui a servi aux corrections d'une partie du Palatinus, les deux manuscrits dont s'est servi Planude pour son édition à la fin du XIIIe siècle et que l'auteur de l'article essaie de reconstituer. Mais le seul recueil ancien est le Palatinus, manuscrit Ρ de l'Anthologie Palatine, qui a été rédigé non au Xe siècle, mais dans la seconde moitié du XIe par une équipe de scribes dirigée par un maître d 'œuvre désigné sous le nom de scribe J. Il est aussi l'exemplaire le plus complet, malgré une lacune importante que l'Anthologie de Planude ne compensera qu'en partie. Ce codex porte la trace des apports successifs : addition d'ecphrasis et de livres nouveaux tant au début qu'à la fin du recueil, d' épigrammes aussi dans les livres traditionnels ; enfin, des lemmes intégrés au texte ou en marge témoignent de sources diverses. C'est donc une œuvre originale et non la copie d'un travail antérieur : l'Index vêtus, œuvre du scribe J, en fait foi. Ainsi donc, ce Palatinus comme les modèles de Planude ne sont pas en dépendance d'une tradition unique ; chacun de ces codices avait sa physionomie particulière, comportant un nombre d' épigrammes très différent, l'un pourvu d'indications (lemmes et auteurs) que l'autre ignore, et nous conservant des leçons dont les unes sont certainement anciennes, alors que d'autres sont sans doute des corrections de philologue, et de Planude en particulier. Fait curieux, leur dépendance originelle du noyau constitué par Céphalas fait qu'ils suivent un ordre assez semblable à celui qui nous est connu par le Palatinus. Ce même ordre se retrouve dans certaines syllogae beaucoup plus restreintes qui elles aussi présentent des leçons personnelles qui ne sont pas toutes des erreurs de copistes. Mais d'autres syllogae semblent se référer à ces groupes d'épigrammes que connurent tant Céphalas que ses successeurs pour la composition de leurs compilations. Quant à Planude, il ne connaîtra, pour son édition ordonnée selon de nouveaux principes, que des éditions en cours d'achèvement ; car le Palatinus demeurera inconnu jusqu'au xvne siècle. Mais le manuscrit autographe de Planude n'est pas celui qui a servi de modèle aux manuscrits et éditions imprimées des XVe et XVIe siècles. Un intermédiaire a réuni en un seul ensemble les deux parties du Marcianus. Ce manuscrit, très abîmé, a été retrouvé à Paris : c'est le Parisinus gr. 2744, contemporain de Planude et rédigé selon ses instructions.

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