Collaboration entre le SDMIS et le CAPTV de Lyon, lors des interventions du VDIP – véhicule de détection, d’identification et de prélèvement (moyen opérationnel spécifique au NRBCe)
2016; Elsevier BV; Volume: 28; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.1016/j.toxac.2016.05.031
ISSN2352-0086
AutoresJean-Marc Sapori, Claude Pasquier,
Tópico(s)Bacillus and Francisella bacterial research
ResumoLors d’un évènement de nature NRBCe, a fortiori s’il s’agit d’un attentat, l’identification la plus précoce possible du produit en cause est un élément fondamental, non seulement pour la prise en charge médicale des victimes, mais également pour l’ensemble de l’intervention, y compris dans ses aspects judiciaires. Le « Livre blanc de la défense et de la sécurité nationale » de 2008 a fait le constat que si, en amont du réseau des laboratoires Biotox-Piratox, des moyens de détection existaient déjà sur le terrain (principalement à travers les CMIC-CMIR des sapeurs-pompiers), leurs capacités étaient limitées et ne permettaient pas d’identifier les produits en cause (hormis quelques atomes spécifiques). L’État a donc pris la décision de doter de véhicules de détection d’identification et de prélèvements (VDIP) 3 unités militaires et 2 services d’incendie et de secours. Cinq véhicules sont actuellement opérationnels et assurent une couverture nationale (Lyon, Marseille, Metz, Nogent-Le-Rotrou, Paris). Les missions de ce véhicule, pouvant être armé par des sapeurs-pompiers et qui intervient en complément des CMIC et CMIR, sont : la levée de doute NRBCe à l’aide de moyens renforcés de détection et d’analyses dans les domaines du risques biologiques et radiologiques, le prélèvement d’échantillons solides/liquides/gazeux, l’identification partielle ou totale des substances chimiques, la protection des personnels et des populations lors d’incendie ou de la dispersion d’agents chimiques et l’appui aux services de déminage pour l’identification d’explosifs artisanaux. Les CAPTV (Centres antipoison et de toxicovigilance) de leur côté sont chargés, à travers leur RTU, de « répondre, notamment en cas d’urgence, à toute demande d’évaluation des risques et à toute demande d’avis ou de conseil concernant le diagnostic, le pronostic et le traitement des intoxications humaines, accidentelles ou volontaires, individuelles ou collectives, aiguës ou non, provoquées par tout produit ou substance d’origine naturelle ou de synthèse, disponible sur le marché ou présent dans l’environnement » (décret du 17 septembre 1996). Ils participent à l’aide médicale urgente. De par les liens historiques et personnels qui existent entre le CAPTV de Lyon et le SDMIS (Service d’incendie et de secours du département du Rhône et de la métropole de Lyon), une collaboration s’est mise en place dans ce domaine de l’identification d’agents chimiques, dans le cadre d’évènements de nature NRBCe. Lors d’une intervention, l’officier du VDIP peut prendre contact avec la RTU du CAP de Lyon, qui pourra lui apporter l’expertise nécessaire en termes : d’information sur la toxicité des molécules identifiées, de la symptomatologie potentielle en fonction des circonstances et de la durée d’exposition, de la conduite à tenir pour la prise en charge des personnes exposées, de l’identification d’un produit commercial pouvant éventuellement contenir les molécules chimiques mises en évidence. En sens inverse, dans le cadre d’une alerte reçue à la RTU (directement ou en provenance de l’ARS), le CAPTV peut contacter le SDMIS afin de vérifier si le VDIP a été engagé sur cette alerte. Dans la positive, le VDIP pourra lui apporter des informations complémentaires précises du terrain, informations qui font souvent défaut à la RTU. Plusieurs interventions dans le courant de l’année 2015 sur la zone Sud-Est ont permis de confirmer tous les bénéfices qui pouvaient être retirés, à la fois pour le SDMIS et pour le CAPTV, d’une telle collaboration. A titre d’exemple, on peut citer l’intervention du VDIP du SDMIS, à la demande d’une préfecture sur les préconisations de la CNC, pour une levée de doute sur un sac (renfermant 730 g d’une fine poudre blanche cristalline) découvert suite à la fouille d’un scooter volé. L’analyse de la poudre par le VDIP (spectrométries infrarouge et Raman) a permis de mettre en évidence du « myo-inositol ». Le contact avec le CAPTV a permis de confirmer d’une part la faible toxicité de cette molécule et d’autre part son utilisation (en tant que précurseur de la lécithine), comme médicament (ovaires polykystiques), complément alimentaire… et produit de coupe de stupéfiants (cocaïne par exemple)
Referência(s)