La réinvention du foot en Italie
1998; Presses de l'Université de Paris-Sorbonne; Volume: N° 7; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.3917/sr.007.0049
ISSN2104-404X
Autores Tópico(s)Physical education and sports games research
ResumoLe football commence à s'implanter en Italie au cours de la dernière décennie du XIX e siècle. Deux modes de diffusion du jeu bien distincts et souvent antagonistes peuvent être identifiés. Dans les grandes villes du nord de la péninsule, Gênes, Turin et Milan, les courants anglophiles de la bourgeoisie d'affaires s'associent à des étrangers (Suisses, Britanniques, Autrichiens) employés comme cadres dans l'industrie pour fonder les premiers grands clubs de « Football » (AC Milan, Genoa, Torino, Inter). Ils interprètent le football comme un élément de distinction et d'affirmation de la modernité anglophile. L'autre voie de pénétration passe par les sociétés de gymnastique qui introduisent dès 1893 des compétitions de football. Elles voient dans le jeu, la « palla al calcio », le successeur des pratiques romaines ou du « calcio fiorentino » pratiqué au XVI e siècle. Quand le football est un sport hivernal, pour les sociétés de gymnastique, le « calcio » est un sport estival réservé aux seuls Italiens. Elles recrutent essentiellement dans les bourgades du Nord-Est, du Piémont et de la Lombardie. Pendant deux décennies, jusqu'à la Première Guerre mondiale, les conflits entre les deux groupements révèlent des luttes plus profondes entre deux conceptions de la nation, de l'économie et du sport. Le compromis à l'italienne qui donnera naissance à la Federazione italiana giuoco calcio, les querelles de clocher et la nationalisation progressive du jeu dans les années Vingt devaient permettre au calcio de s'affirmer pendant les vingt années du Fascisme comme l'une des réalisations essentielles de la Révolution nationale.
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