Tribulations tourmentées et selfies de Tintin en Orient
2015; National Center for Scientific Research; Issue: 93-94 Linguagem: Francês
10.4000/gc.3894
ISSN2267-6759
Autores Tópico(s)Cultural Identity and Heritage
ResumoParmi ses nombreux voyages, Tintin, célèbre héros reporter, a arpenté l'Égypte, l'Arabie (l'émirat du Khemed notamment) et le Maroc, faisant de ces contrées le triptyque combinatoire de l'Orient arabe d'Hergé, celui des Cigares du pharaon (1934), du Crabe aux pinces d'or (1941), de Tintin au pays de l'or noir (1950), et de Coke en stock (1958). À quelle géographie Tintin, grande figure de la bande dessinée, et Hergé, son auteur, nous convient-ils ? Fiction et parodie, l'Orient, malgré des attendus précis et des précisions attendues, n'est jamais absolument réel, ni tout à fait improbable, au point d'être, in situ, son propre pastiche. Là, tout est plausible, mais presque tout peut s'avérer factice. Explorant les coulisses locales de la fabrique exogène de l'Orient, Hergé construit une démonstration. Dès le premier opus de ses aventures orientales, Tintin tombe dans le panneau et… sur un panneau d'avertissement : « Attention mirage dangereux ». Hergé prévient sa créature et avertit le lecteur : en nulle autre contrée du monde, les illusions ne sont si pernicieuses qu'en Orient. En leurs lieux supposés de prédilection, il est question de mirages, mais aussi de mise en abyme, de fictions, de clichés, de fantasmes, de dissimulations, de leurres, de trompe-l'œil et de faux-semblants : ce sont bien les illusions de toutes sortes qui fabriquent l'espace et trament le récit. Créature imaginaire, voyageur ethnocentrique, Tintin évolue en symbiose dans cet univers oriental d'images et de représentations, si argumenté, documenté et référé soit-il.
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