Artigo Acesso aberto

Métaphore et narrativité

1994; Université catholique de Louvain; Volume: 2; Linguagem: Francês

10.14428/rec.v2i2.45623

ISSN

2033-3331

Autores

P Marion,

Tópico(s)

Historical and Literary Analyses

Resumo

Métaphore et récit.De prime abord, associer ainsi les deux concepts peut paraître étonnant.Ou quelque peu forcé.Quoi de commun, en effet, entre cette figure de substitution régie par un principe d'analogie et la reconfiguration organisée d'événements réels ou imaginaires.Quoi de commun, si ce n'est l'utilisation narrativement anecdotique de quelques métaphores, en vue d'agrémenter le "sérieux" et l'urgence logique du récit en cours.Au sein de l'espace réservé des descriptions, par exemple.S'agissant de trouver des complicités rhétoriques, on se tournerait plus spontanément vers la métonymie.Si du moins, à la suite de Jakobson, on accepte de redéfinir métaphore et métonymie non pas tant comme figures que comme processus.Comme une alternative fondamentale dans les modes d'organisation du langage.Axe des contiguîtés, chaîne de glissements de cause à effet, onde de contagion logique, eflet de dominos lorsqu'après une impulsion initiale ces dominos s'entraînent mutuellement dans leur chute... Dès lors qu'on se représente de telle façon (par de telles métaphores...) le processus métonymique, l'air de famille avec le récit ne fait plus de doute. I Rupture d'equilibreConstruire une métaphore, c'est chercher puis choisir, dans une catégorie de signes, une unité qui ressemble à celle que l'on veut remplacer afin de la mieux représenter.C'est, pour mieux la représenter, remplacer une unité par une autre qui lui ressemble quant au sens, mais que l'on recherche et choisit dans une autre catégorie sémantique.Ainsi, la métaphore utilise souvent un terme concret pour représenter une idée abstraite ou s'inscrivant dans un contexte abstrait.Cette transposition du "propre" dans le "figuré" s'opérant sur la base d'une relation d'analogie.La "fuite" ou 1'"écoulement" du temps, le "sommet" d'une carrière, le "carrefour" d'une vie, être sur une "pente glissante", etc.Dans un certain sens, la métaphore est elle aussi une rupture, une transgression de frontière entre deux univers de référence.Ne craignant pas l'amalgame, la métaphore procède donc d'une rupture d'étanchéité entre deux catégories normalement séparées.Deux catégories placées "normalement" -dans ce qu'on pourrait appeler un degré zéro de l'expression-représentation-en situation d'équilibre initial dans la disjonction.Comme le récit, la métaphore manifeste donc à sa façon la perturbation d'un équilibre initial et la suspension d'une disjonction (notamment cette disjonction traditionnelle qui sépare le concret de l'abstrait).Tel est le sens de cette "impertinence"

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