Artigo Revisado por pares

Anémie et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin

2016; Elsevier BV; Volume: 37; Linguagem: Francês

10.1016/j.revmed.2016.10.239

ISSN

1768-3122

Autores

S Jardak, H. Kchir, N. Màamouri, H. Chaàbouni, M.N. Ben,

Tópico(s)

Autoimmune and Inflammatory Disorders

Resumo

L’anémie est l’une des complications les plus fréquentes des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). Environ 2/3 des patients MICI ont une anémie au moment du diagnostic de leur maladie. Chez 1/3 de ces patients, cette anémie est persistante ou récurrente, et ce quel que soit leur statut inflammatoire. Le but de cette série était de déterminer la prévalence de l’anémie chez les patients suivis pour MICI, d’étudier le mécanisme et les facteurs associés à l’anémie et sa réponse au traitement. Étude rétrospective descriptive menée dans le service d’hépato-gastro-entérologie B de l’hôpital La Rabta concernant tous les patients ayant une MICI hospitalisés entre 2010 et 2015. L’anémie était définie par un taux d’hémoglobine (Hb) < 13 g/dL chez l’homme, < 12 g/dL chez la femme et < 11 g/dL au cours de la grossesse. Cent soixante patients (91 femmes, 56,8 %) ; âge moyen au diagnostic 34,5 ans (17–65 ans) ont été inclus : 103 étaient atteints de maladie de Crohn (MC) (64,3 %) et 57 de rectocolite hémorragique (RCH) (35,6 %). La localisation de la maladie de Crohn était essentiellement grêlo-colique (43 %), grêlique (29,3 %) et colique (27,7 %). La localisation de la RCH était distale dans 71 % des cas et étendue dans 29 % des cas. Au moment du diagnostic de la MICI, l’anémie a été retrouvée chez 53 patients ayant une maladie de Crohn (51,4 %) et 23 patients ayant une RCH (43,3 %). Après un suivi médian de 12,3 mois (6–72 mois), l’anémie était persistante ou récurrente dans environ un tiers des cas aussi bien pour la MC que pour la RCH (34,2 % vs 32 %). Pour les patients atteints de MC, les mécanismes de l’anémie étaient répartis comme suit : carence en fer (39 %), inflammation (35 %), mixte (13 %), carence en vitamines B12 et/ou folates (8 %) et toxicité médicamenteuse (5 %). Pour les patients atteints de RCH, l’anémie était ferriprive dans 45 % des cas, inflammatoire (28 %), mixte (18 %) et par toxicité médicamenteuse (9 %). Dans la MC, l’anémie était plus fréquente chez les patients jeunes (p = 0,01), présentant des fistules (p = 0,05) ou ayant eu une résection iléale (p = 0,01). Dans la RCH, l’anémie était plus fréquente chez les femmes jeunes (p = 0,05) et en cas d’atteinte pancolitique (p = 0,01). Une supplémentation martiale a été effectuée chez tous les patients présentant une anémie ferriprive ou mixte. Une transfusion pour une anémie sévère (Hb < 7 g/dL) a été effectuée chez 9 patients ayant une MC et 7 patients ayant une RCH. L’anémie par carence en vitamine B12 et acide folique a été corrigée par une supplémentation de la carence. Pour les malades atteints d’anémie par toxicité suite aux immunosuppresseurs, une diminution de la dose ou un arrêt définitif a été indiqué. L’anémie est très fréquente chez les patients atteints de MICI et contribue à l’altération de leur qualité de vie. Il est donc important de comprendre le mécanisme de l’anémie et de la corriger. Le contrôle de l’inflammation reste le pivot du traitement mais souvent insuffisant.

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