Pathologie digestive à éosinophile : une maladie en recrudescence
2016; Elsevier BV; Volume: 37; Linguagem: Francês
10.1016/j.revmed.2016.10.282
ISSN1768-3122
AutoresS.S. Jardak, A. Sabbek, N. Elleuch, I. Ben Mansour, J. Hanen, A. Brahem, S. Ajmi, B.S. Aida, M. Ksiaa, A. Jemaa,
Tópico(s)Eosinophilic Esophagitis
ResumoLa pathologie digestive à éosinophiles est une affection rare, caractérisée par l’accumulation inappropriée d’éosinophiles dans le tube digestif. D’étiologie et de physiopathologie non encore complètement élucidées, le rôle des allergènes est indéniable. La symptomatologie clinique aspécifique, dépend à la fois du segment atteint et de la profondeur de l’atteinte digestive. Elle peut être subdivisée en œsophagite à éosinophiles, gastro-entérite à éosinophiles et colite à éosinophiles. Le but de notre étude est de décrire à travers 7 observations les caractéristiques cliniques, paracliniques, thérapeutiques et évolutives de cette atteinte. Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive, monocentrique étalée sur une période de 6 ans (2010–2016), incluant tous les patients pris en charge au service de gastro-entérologie de Sousse, chez qui le diagnostic d’une pathologie digestive à éosinophiles a été retenu. Le diagnostic de pathologie digestive à éosinophile a été retenu en présence des trois critères principaux définis par : l’existence d’une symptomatologie gastro-intestinale ; la présence d’une infiltration à éosinophiles de la paroi digestive sur des biopsies ; l’absence d’une pathologie parasitaire intestinale ou de maladie extra-digestive. Quatre colites et 3 cas de gastro-entérites à éosinophiles ont été colligés. Pour les colites à éosinophiles, l’âge moyen était de 39,5 ans avec des extrêmes allant de 28 à 47 ans. Le sexe ratio était de 3 (H/F = 3/1). Un terrain d’atopie a été retrouvé dans 50 % des cas. L’indication de la coloscopie était une diarrhée chronique chez 3 patients et des syndromes subocclusifs chez un seul patient. Le bilan avait révélé une hyperéosinophilie sanguine chez 1 seul patient (25 %). L’iléocoloscopie était normale dans 3 cas et avait révélé des ulcérations superficielles du côlon droit dans un seul cas. L’examen anatomopathologique a confirmé le diagnostic avec 3 cas d’atteinte muqueuse et un cas d’atteinte musculeuse. L’évolution était favorable dans tous les cas sous dérivés salicylés n = 2 et corticothérapie orale n = 2 avec un recul moyen de 10 mois. Pour les gastro-entérites à éosinophiles, l’âge moyen était de 32 ans avec des extrêmes allant de 12 à 47 ans. Le sexe ratio était de 2 (H/F= 2/1). La symptomatologie clinique était dominée par des douleurs abdominales (n = 3), des vomissements (n = 2) et une ascite dans un seul cas. L’hyperéosinophilie sanguine a été notée chez un seul malade. L’exploration endoscopique a révélé une gastro-duodénite nodulaire chez tous les patients et les biopsies ont conclu à une duodénite à éosinophiles dans 2 cas, et une gastrite à éosinophile dans 1 cas. L’étude cytologique du liquide d’ascite a confirmé le taux élevé d’éosinophiles. Le traitement était à base de corticoïdes dans tous les cas avec une résolution dans deux tiers des cas, avec un recul moyen de 6 mois. La pathologie digestive à éosinophiles ; bien qu’ayant augmentée ces dernières années, reste une maladie rare. Les symptômes sont variés et non spécifiques, raison pour laquelle le diagnostic histologique doit être fait par un anatomopathologiste expérimenté.
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