Urétrites à N. meningitidis et HSH : premiers cas français après la description de variants à transmission sexuelle, sensibilité diminuée à la pénicilline
2016; Elsevier BV; Volume: 143; Issue: 12 Linguagem: Francês
10.1016/j.annder.2016.09.489
ISSN2214-5451
AutoresS. Fouéré, M. Agsous, B. Chaîne-Sidibé, F. Meunier, M. Bagot, Emmanuelle Cambau, M. Janier, Béatrice Berçot,
Tópico(s)Streptococcal Infections and Treatments
ResumoÀ l'automne 2015, des urétrites à Neisseria meningitidis (NM) du groupe C (NMC) ont été observées chez 3 HSH consultant dans notre centre. Les souches de NM ont été isolées sur gélose chocolat polyVitex sous CO2 (5 %) et identifiées par spectrométrie de masse. La détermination de leur sensibilité a été effectuée par E-test (Biomérieux). L'ADN a été extrait (Instagen Biorad). L'identification et la détermination du sérogroupe ont été confirmées par PCR en temps réel ciblant la capsule (kit DIA-Men Serogroup-020 Diagenode Diagnostics). Le typage a été effectué par amplification des gènes abcZ, adK, aroE, fumC, gdh, pdhC, pgm suivi du séquençage et de l'analyse sur le site Internet MLST Neisseria (MLST). Observations Patient 1 : 26 ans, HSH, 15 partenaires/an (PA), VIH négatif, a consulté le 7/09/2015 pour une urétrite purulente, 1 semaine postrapport sexuel non protégé (RSNP) oral et anal. PCR Chlamydia trachomatis (CT) et Neisseria gonorrhoeae (NG) négative. Culture négative NG, positive NMC. Ceftriaxone 500 mg IM. Guérison 1 semaine plus tard. Partenaire traité ailleurs sans culture. Patient 2 : 20 ans, HSH, 10 PA, VIH négatif, a consulté le 14/10/2015 pour une urétrite purulente 3 jours post RSNP oral. PCR CT et NG négatives. Culture négative NG, positive NMC. Ceftriaxone 500 mg IM. Guérison 1 semaine plus tard. Partenaire injoignable. Patient 3 : 19 ans, HSH, 5 PA, VIH négatif, a consulté le 21/12/2015 pour une urétrite purulente 2 semaines post RSNP oral et anal. La PCR CT était positive, NG négative. Culture négative NG, NMC positive. Céftriaxone 500 mg IM et azithromycine 1 g. Perdu de vue. Les 3 souches de NMC appartenaient à un même complexe clonal de séquence type ST11. Elles étaient de sensibilité diminuée à la pénicilline (sans production de bêtalactamase), sensibles à la céftriaxone et à la ciprofloxacine. Depuis les années 1960, on rapporte des urétrites à NM en particulier chez les HSH. La transmission orogénitale a été mise en cause. En 2013, des infections invasives à NMC ont été observées chez les HSH aux États-Unis, en France et en Allemagne. En mai 2016, Taha et al. ont montré que les clones impliqués en France et en Allemagne (ainsi que dans quelques cas d'urétrites et d'anorectites) appartenaient à un cluster génétique distinct adapté à la transmission sexuelle. L'analyse des souches de nos patients est en cours et nous ignorons encore si elles appartiennent à ce cluster. Leur sensibilité diminuée à la pénicilline conduit à envisager des difficultés thérapeutiques en cas de généralisation épidémique de ce caractère. Cela conforte la recommandation vaccinale des HSH contre les NMC, peu mise en œuvre. L'analyse génétique complète de ces premiers cas français depuis la description des nouveaux variants de NMC à transmission sexuelle est en cours. Leur sensibilité à la pénicilline est diminuée.
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