Artigo Revisado por pares

Le berbère au Moyen Âge

2015; Cambridge University Press; Volume: 70; Issue: 03 Linguagem: Francês

10.1353/ahs.2015.0154

ISSN

1953-8146

Autores

Mehdi Ghouirgate,

Tópico(s)

Archaeology and Historical Studies

Resumo

Résumé Si dans la vulgate de l’histoire de l’Occident musulman médiéval les Berbères apparaissent comme une composante majeure tant sur le plan politique que militaire, il n’en va pas de même de leurs langues. Cet article se propose de revenir sur cette lacune en appréhendant la question de l’islamisation et de l’étatisation des sociétés du Maghreb sous les empires almoravide et almohade à travers le prisme de la langue berbère. En effet, contrairement à l’Orient qui vit quasiment disparaître les langues autochtones copte et syriaque, peu de Maghrébins étaient capables de lire et de parler l’arabe avant les XII e et XIII e siècles. Or le berbère servit de support à l’islamisation non seulement au Maghreb mais également en Afrique subsaharienne et fut à ce titre couché par écrit. Toujours dans la même logique, les Almohades se dotèrent d’une langue sacrée propre qui était la langue berbère des Maṣmūda à laquelle ils agrégèrent bon nombre de termes arabes, essentiellement puisés dans le champ lexical religieux. Cette langue en vertu d’une tradition prophétique (ḥadiṯh) ne fut pas appelée « langue berbère » mais « langue occidentale » ; les Almohades-Berbères cherchaient ainsi à se doter d’un idiome qui soit l’expression du message sacré.

Referência(s)