En 52 av. J.-C., les Bituriges face à César : l’énigme de Noviodunum et de Gorgobina
2015; Les Belles Lettres; Volume: 41; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3406/ecelt.2015.2447
ISSN2669-6568
Autores Tópico(s)Historical Studies and Socio-cultural Analysis
ResumoL’année 52 av. J.-C. représente le point culminant de la guerre des Gaules engagée six ans plus tôt par Jules César, alors proconsul de la Transalpine. Sous la conduite de Vercingétorix, la coalition gauloise monte en puissance dès le début de cette année. Les peuples du Centre de la Gaule, notamment les Bituriges, vont jouer un rôle décisif à ce moment de la guerre, jusqu’à la prise de leur capitale et au massacre des habitants d’Avaricum, en avril 52. Depuis le XIXe siècle, de nombreux savants ont disséqué les événements qui se sont déroulés chez les Bituriges entre février et avril 52. Le texte de César, au livre VII, rapporte une série d’épisodes à partir desquels on peut déduire les stratégies privilégiées par les Gaulois. Le proconsul donne également les noms des oppida qu’il a attaqués chez les Bituriges, mais seulement deux : Noviodunum et Avaricum. Si la localisation d’Avaricum à Bourges ne pose pas de problème, celle de Noviodunum a fait couler beaucoup d’encre et n’est pas encore parfaitement assurée aujourd’hui. La mention de Gorgobina, l’oppidum des Boïens cité dans le même épisode, présente également des difficultés : d’abord à cause de sa situation aux confins des cités biturige et éduenne qui brouille sa localisation, ensuite au sujet de son rôle dans la guerre qui n’est pas clair. Cet article propose de reconsidérer la localisation des oppida de Noviodunum et de Gorgobina, en croisant le texte de César, les études savantes des XIXe et XXe siècles et les connaissances archéologiques sur l’âge du Fer dans le Centre de la France. Pour Noviodunum, il s’agira de réexaminer les découvertes anciennes et récentes rassemblées à Neung-sur-Beuvron (Loir-et-Cher). En particulier, les fortifications seront reconsidérées en détail et un nouveau plan de l’oppidum et de son territoire potentiel sera proposé. S’agissant de Gorgobina, une synthèse des connaissances archéologiques à Sancerre et à Saint-Satur (Cher) tentera de dégager les éléments pouvant appartenir à La Tène finale. Enfin, en croisant encore une fois texte et données archéologiques, cet article fera le point sur la question des frontières de la civitas des Bituriges, liées d’après César à la Loire, au nord avec les Carnutes, à l’est avec les Éduens.
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