Artigo Revisado por pares

La soumission chimique dans le Nord-Pas-de-Calais : état des lieux des cas de 2011 à 2015

2017; Elsevier BV; Volume: 29; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1016/j.toxac.2017.03.075

ISSN

2352-0086

Autores

A.-S. Caous, L. Carton, S. Deheul, J.-M. Gaulier, D. Allorge, L. Humbert, Camille Richeval, J.-F. Wiart, L. Locquet, Charles Garabédian, Y. Delannoy, R. Cornez, V. Hédouin, M. Marillier, S. Djezzar, R. Bordet,

Tópico(s)

Prenatal Substance Exposure Effects

Resumo

La soumission chimique (SC) est définie par l’administration à des fins criminelles ou délictuelles d’une substance psycho-active (SPA) à l’insu de la victime [1]. L’objectif de ce travail est de présenter les principales caractéristiques des cas de SC recueillis au niveau régional par le CEIP-A de Lille de 2011 à 2015 dans le cadre de l’enquête nationale du réseau d’addictovigilance. Le recueil des cas a été réalisé auprès du service des urgences gynécologiques de l’hôpital Jeanne-de-Flandre, du laboratoire de toxicologie et de l’unité médico-judiciaire du CHRU de Lille. Les informations recueillies comprenaient les caractéristiques sociodémographiques de la victime, les éléments de l’anamnèse, les données cliniques et les résultats des analyses toxicologiques. Les dossiers documentés étaient évalués par le CEIP-A de Paris, responsable de l’enquête nationale, afin d’en déterminer l’imputabilité : soumission chimique vraisemblable (SCV), soumission chimique possible (SCP) (éléments toxicologiques, anamnestiques ou cliniques insuffisants) ou vulnérabilité chimique (VC) (agressions sous l’effet de SPA prises volontairement). Au total, 184 dossiers de SC ont été évalués, soit 9 % des dossiers évalués au niveau national durant la même période. Dix-sept dossiers ont été classés comme SCV, 69 comme SCP et 98 comme VC. Parmi les 12 SCV adultes, les victimes (10 femmes/2 hommes) étaient âgées en moyenne de 24 ans (15 à 51 ans). Les agressions (sexuelles dans 9 cas) étaient commises dans des lieux privés dans 6 cas. Onze victimes présentaient une amnésie des faits. Les agresseurs étaient tous des hommes et étaient connus de la victime dans 3 cas. Les analyses toxicologiques étaient réalisées par HS-GC-FID, UPLC-QTOF et UPLC-MS/MS dans le sang (11 cas) et l’urine (12 cas). Le délai entre les faits et la prise en charge s’étendait de 7 à 60 heures. Les SPA suivantes étaient identifiées alors que la victime n’en déclarait pas la consommation volontaire : éthanol, cannabis, MDMA, tétrazépam, zolpidem, bromazépam, GHB, LSD, clozapine et cyamémazine, kétamine. Concernant les 5 cas de SCV pédiatriques, les victimes (3 filles/2 garçons) étaient âgées de 15 mois à 14 ans. Deux cas d’agression sexuelle et 3 cas de sédation étaient décrits. Les analyses toxicologiques étaient réalisées dans le sang et l’urine dans tous les dossiers et dans les cheveux dans 3 cas. Les SPA identifiées étaient l’amitriptyline, l’éthanol, le GHB, le lormétazépam, l’alimémazine, l’oxomémazine et l’hydroxyzine. L’agresseur était un parent de la victime dans 4 cas. Les cas de VC concernaient des femmes dans 94 cas. L’éthanol était la principale SPA mise en cause (61 cas, soit 62 % des cas de VC). Au niveau du Nord et du Pas-de-Calais, à l’instar des données nationales, les cas de SC concernent particulièrement les femmes jeunes et les enfants. Une prise en charge précoce avec bilans cliniques et toxicologiques adaptés est indispensable chez toute personne possiblement victime d’événements pouvant entraîner une détresse psychologique importante.

Referência(s)