Aspects radiologiques du mal de Pott en Tunisie
2017; Elsevier BV; Volume: 38; Linguagem: Francês
10.1016/j.revmed.2017.03.176
ISSN1768-3122
AutoresS. Zayet, A. Berriche, L. Ammari, R. Abdelmalek, K. Fakher, B. Kilani, H Tiouiri,
Tópico(s)Osteomyelitis and Bone Disorders Research
ResumoLa spondylodiscite tuberculeuse (SDT) est une forme fréquente de la tuberculose ostéo-articulaire particulièrement dans les pays en voie de développement. Le diagnostic clinique et paraclinique de SDT est souvent difficile. Il est de ce fait primordial d’en reconnaître les signes radiologiques le plus précocement possible. L’examen de choix est l’imagerie par résonance magnétique (IRM). Le but de cette étude est de décrire les caractéristiques clinico-radiologiques et évolutives de cette pathologie. Étude rétrospective menée sur une période 15 ans (janvier 2001–décembre 2015), incluant tous les patients hospitalisés au service des maladies infectieuses, hôpital la Rabta, Tunis, pour une SDT confirmée ou suspectée sur un faisceau d’arguments cliniques biologiques et radiologiques. Nous avons colligé 94 cas de SDT répartis en 60 femmes et 34 hommes (sex-ratio : 0,56). La moyenne d’âge était de 51,29 ans (15–88 ans). Le délai de consultation moyen était de 6 mois. Les douleurs rachidiennes étaient le signe clinique le plus fréquent (86,2 %). À l’examen physique, une douleur à la percussion des épineuses était notée dans 72,3 % des cas, un déficit moteur chez 30,9 % des patients et des troubles sphinctériens dans 20,2 % des cas. L’intradermoréaction à la tuberculine, pratiquée dans 69 cas, était positive dans 44,7 % des cas. Des radiographies du rachis ont été pratiquées dans 57 cas avec un délai moyen de réalisation de 105 jours. Elles étaient pathologiques dans 56 cas (98,2 %). Le pincement discal était l’atteinte la plus rencontrée (90 % des cas). Des érosions des plateaux vertébraux étaient l’atteinte vertébrale la plus fréquente (50 %). Tous les patients ont eu une TDM et/ou une IRM rachidienne. Une TDM a été réalisée dans 77 cas (81,9 %). Elle était à but diagnostique ou pour guider une PBDV, réalisée dans 58,5 % des cas, ou des gestes de drainage des collections des parties molles paravertébrales, ceci dans 8,5 % des cas. Une image en miroir a été notée était dans 53,3 % des cas. Une IRM du rachis a été effectuée chez 77 cas (81,9 %). Une atteinte disco-vertébrale a été notée dans tous les cas. Deux patients ayant une SDT avaient un bloc vertébral à l’IRM avec des délais de réalisation respectifs de 86 et 105 jours. La localisation dorsale était la plus fréquente (40,4 %) et une atteinte multi-étagée a été retrouvée chez 13 patients. Une épidurite a été notée dans 62,8 %, un abcès du psoas et une compression médullaire dans respectivement 36,2 % chacun. Une sacro-iliite associée a été retrouvé dans deux cas. La scintigraphie au Technétium 99 m a été pratiquée chez deux patients. Elle était pathologique avec une hyperfixation linéaire intense des plateaux vertébraux. L’étiologie tuberculeuse a été confirmée par l’histologie et/ou bactériologie dans 22,5 % et retenue sur un faisceau d’arguments dans le reste des cas. Tous les patients ont reçu un traitement antituberculeux quadruple pendant 2 mois puis double pour une durée moyenne totale de 18 mois, associé à une corticothérapie dans 74,5 % des cas et une immobilisation par corset dans 45,7 % des cas. Un traitement chirurgical a été indiqué dans 18,1 % des cas. L’évolution était favorable dans 75,53 % des cas. En Tunisie, la tuberculose est l’étiologie la plus fréquente des spondylodiscites infectieuses. Le rôle de l’imagerie est primordiale permettant un diagnostic précoce en guidant le geste biopsique et d’éviter ainsi la survenue de complications neurologiques.
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