Juan Bautista Alberdi, ses « mauvais sauvages » et ses « barbares civilisés »

2017; Centre de recherche interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine; Issue: 50 Linguagem: Francês

10.4000/america.1830

ISSN

2427-9048

Autores

Mélanie Sadler,

Tópico(s)

Historical Studies in Latin America

Resumo

Si le Facundo de Sarmiento est l'ouvrage qui vient immédiatement à l'esprit lorsque l'on évoque la fameuse dichotomie « civilisation / barbarie » qui a travaillé le xixe siècle argentin, nous pourrions aussi convoquer les écrits d'un autre Argentin célèbre de la même époque, Juan Bautista Alberdi, qui nous livrent une conception bien particulière de ce que seraient la « barbarie », le « sauvage » et la « civilisation ». Ainsi est-il intéressant de noter que si, tout comme Sarmiento, le publiciste tucumano relègue l'Indien aux catégories de « barbare » et de « sauvage », il réfute l'idée sarmientine du gaucho sauvage. En outre, la sauvagerie ne s'arrête pas au seuil des civilisations supposément plus avancées, plus « civilisées », comme il cherche à le démontrer notamment dans El Crimen de la guerra. Plus encore, la barbarie peut réapparaître dans la sphère des élites – la figure de Sarmiento est convoquée dans les écrits alberdiens sous ces traits. Alberdi présente Sarmiento (avec lequel il a eu des échanges polémiques fréquents et connus) comme un homme politique sauvage qui utilise la loi de la façon dont les « sauvages » brandissent leur lance, et surtout comme un historien « barbare » qui écorche le logos commun et l'histoire argentine. Nous chercherons donc à mettre en évidence les différentes acceptions que peuvent prendre ces concepts sous la plume alberdienne.

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