Artigo Revisado por pares

La science-fiction dans le cinéma coréen du Sud et du Nord : enjeu culturel et politique

2017; De Boeck Supérieur; Volume: n° 135; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3917/soc.135.0103

ISSN

1782-155X

Autores

Antoine Coppola,

Tópico(s)

Cultural Insights and Digital Impacts

Resumo

L’introduction du fantastique et de la science-fiction dans les cinémas sud-coréen et nord-coréen a été tardive. Ce retard, symptôme d’un enjeu sociologique d’envergure, est lié à la difficile acclimatation d’un imaginaire traditionnel qui est à repenser en résonance aux influences étrangères. Au Nord, le fantastique n’a vu le jour (avec Bulgasari et Hong Kil-dong ) que lorsque le régime soucieux de légitimation a souhaité se positionner comme force « magique », surnaturelle et minimiser les discours positivistes habituels. Au Sud, l’antipositivisme et le post-occidentalisme ont aussi orienté le renouveau et l’acclimatation du fantastique traditionnel dans une série de films des années 1990-2000 (de Gates of Destiny à Soul Guardian ). Il s’agissait pour une nouvelle hégémonie politique issue du « miracle économique » de se positionner à la fois face à l’Occident et à l’histoire du pays. Mais le passage à des films de SF basés sur un imaginaire techno-scientifique (de Natural City à Transperceneige ) volontairement nourri des insatisfactions populaires locales ciblant la nouvelle oligarchie a dépassé le stade de la catharsis pour spectateurs passifs ; ces films se sont avérés prémonitoires de la crise socio-politique de l’hiver 2016.

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