Artigo Revisado por pares

Hmong Memory at the Crossroads/Mémoire hmong à la croisée des chemins by Safoi Babana-Hampton

2017; Volume: 32; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1353/nef.2017.0028

ISSN

2156-9428

Autores

Pamela A. Pears,

Tópico(s)

Legal and cultural studies analysis

Resumo

Reviewed by: Hmong Memory at the Crossroads/Mémoire hmong à la croisée des chemins by Safoi Babana-Hampton Pamela A. Pears Babana-Hampton, Safoi, réalisatrice. Hmong Memory at the Crossroads/Mémoire hmong à la croisée des chemins. Michigan State University, 2015. 105 min. Avec son film Mémoire hmong à la croisée des chemins, Safoi Babana-Hampton présente une histoire à la fois très particulière et tout à fait universelle. Du côté personnel, le documentaire raconte l'histoire de Liachoua Lee, Hmong-Américain de Rochester Hills, dans l'État du Michigan, aux États-Unis. Lee, dont les parents furent des vétérans de la guerre d'Indochine (1946–1954) et de la guerre secrète [End Page 205] américaine au Laos (1961–1975), retrace son passé en tant que réfugié, d'abord en Thaïlande, puis en France et, enfin, aux États-Unis. Ses souvenirs douloureux lui ouvrent finalement la voie vers un retour à sa patrie après quarante ans d'exil. Néanmoins, ce récit va au-delà de l'individu pour mettre l'accent sur la mémoire collective du peuple hmong. Il révèle l'histoire mal connue de la guerre au Laos3 ainsi que le rôle essentiel que les Hmongs ont joué aux côtés des Français, d'abord pendant la Deuxième Guerre mondiale et, ensuite, pendant la guerre d'Indochine. Par ailleurs, son portrait de l'expérience des réfugiés, en général, et de l'identité formée à la "croisée des chemins" est pertinent pour une compréhension de "l'état d'esprit" des réfugiés de nos jours. Le film commence avec la voix off de Cédric Lee, le fils du protagoniste du film, qui explique que ce film fait partie non seulement d'une quête d'identité, mais aussi d'une quête de mémoire. Les spectateurs voient ainsi la reconstruction de la mémoire à travers plusieurs personnages. Aux entretiens menés avec les membres de la famille de Lee s'ajoutent des interventions de chercheurs (aux États-Unis et en France), des témoignages d'anciens combattants des deux guerres (français, vietnamiens et hmongs) et de membres des gouvernements français et américain. Dans ce long métrage, ces entretiens sont évidemment abrégés, mais le supplément du DVD offre la version longue. C'est un outil qui sera sans aucun doute utile aux chercheurs et à ceux qui veulent en savoir plus, par exemple, sur la tapisserie hmong ou sur les personnes qui apparaissent dans le film. Le narrateur Cédric Lee souligne l'importance qu'il accorde à ce voyage vers le passé, qui promet un espoir pour l'avenir, tout en reconnaissant qu'un tel voyage ne pourra pas être linéaire. Pour s'exprimer ainsi, il privilégie l'allégorie de l'eau, les rivières, les océans. Pour lui, cette quête identitaire non linéaire se fait à l'image de la confluence des eaux venues de divers endroits. Babana-Hampton choisit d'insister sur ce point en juxtaposant symboliquement les images de différents cours d'eau: la rivière Détroit dans le Michigan, le Mississipi dans le Minnesota, la Méditerranée à Fréjus, l'Atlantique en Bretagne et le Mékong au Laos, vers lesquels la voix du narrateur transporte le spectateur. Ce procédé met en évidence le rôle que jouent les images et le montage dans ce film: très méticuleusement filmés, les plans se mêlent naturellement aux thèmes. Tourné en partie lors de commémorations publiques en France et aux États-Unis, telles que le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d'Indochine et le quarantième anniversaire de la fin de la guerre secrète américaine au Laos, le film met en scène des moments de célébrations et de retrouvailles familiales avec, en arrière-plan, l'historiographie officielle. Le spectateur y voit, par exemple, les photographies, les lettres, les documents officiels et même les cartons d...

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