Artigo Acesso aberto

Quelques souvenirs sur les temps heureux de mon amitié avec Mario Avati

2017; Comité national de l'estampe; Issue: 259 Linguagem: Francês

10.4000/estampe.367

ISSN

2680-4999

Autores

Roger Passeron,

Resumo

MARIO AVAtIAu cours des années 1950, alors que se développait en moi une passion pour l'art de l'estampe, il m'arrivait de plus en plus de profiter de mes voyages à Paris -qu'ils fussent d'ordres familiaux ou professionnels -pour consacrer une heure ou deux à la fréquentation des galeries de gravures, des musées, de la Bibliothèque nationale, voire des ateliers de graveurs avec lesquels j'étais entré en relation.Et principalement dans cette artère, allant du Sénat à la Seine, commencée par la rue de tournon qui s'estompe rapidement dans la rue de Seine.Artère richement dotée de lieux propices à satisfaire ma soif de connaissance et d'acquisitions qui me plongeaient dans la félicité et la tendresse du souvenir.Car c'est dans cette rue de Seine que mes parents ont eu l'heureuse délicatesse de me faire naître et vivre toutes mes années d'enfance.Dans cet appartement au-dessus de leur magasin de gravures et de dessins, situé entre la rue des Beaux-Arts et l'Institut de France.Et dans cette rue de Seine, un jour de février 1957, en sortant du magasin d'estampes de Paul Prouté, puis du magasin de son frère Robert, je rentrai dans celui de Marcel Lecomte, grand ami de ma famille, libraire, expert en estampes des XIX e et XX e siècles et spécialiste de renommée mondiale sur les lithographies et dessins de Daumier.Il me conduisit devant un X qui présentait un carton dans lequel un jeune artiste graveur avait placé en dépôt une douzaine de ses oeuvres récentes, avec l'espoir qu'elles puissent intéresser quelques amateurs.Ce fut un choc pour moi qui n'avais encore jamais vu de semblables gravures.Leurs sujets surgissaient d'un fond noir, intense, fascinant… Et elles avaient une autre parenté, c'étaient toutes des natures mortes qui semblaient être mises en lumière par une source inconnue, plongeant les compositions dans des auras mystérieuses qui faisaient naître en moi des émotions non encore ressenties.Bien qu'à cette date il ne connût pas non plus cet artiste, Marcel Lecomte avait immédiatement pressenti la qualité exceptionnelle de ses gravures.Me laissant quelques instants à mes émotions, il entreprit ensuite de m'expliquer, au novice que j'étais, la technique utilisée pour réaliser ces estampes : la manière noire, inventée en 1642 par un militaire hessois, Ludwig Von Siegen, technique qui eut son âge d'or en Angleterre aux XVII e et XVIII e siècles sous le nom « mezzotint », reprise en France dans les années 1920 par des artistes japonais.Le jeune graveur qui avait déposé ces gravures insolites, c'était Mario Avati, qui allait, grâce au développement de sa maîtrise, associer son nom à cette technique de gravure en faisant même trop vite oublier, à certains, qu'il produisait aussi, par

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