Artigo Revisado por pares

Immunothérapie et neuropathie du plexus myentérique

2017; Elsevier BV; Volume: 144; Issue: 12 Linguagem: Francês

10.1016/j.annder.2017.09.545

ISSN

2214-5451

Autores

J. Bonigen, Pauline Laly, Julie Delyon, C. Pagès, Martine Bagot, Célèste Lebbe,

Tópico(s)

Melanoma and MAPK Pathways

Resumo

Les immunothérapies (anti-CTLA4 et anti-PD1) ont révolutionné le traitement du mélanome métastatique. Cependant, de nombreuses complications d’ordre immunologique sont rapportées (colite, pneumopathie interstitielle, hypophysite…). Nous rapportons le cas d’un patient avec une complication rare et encore méconnue survenue sous l’association nivolumab/ipilimumab. Il s’agissait d’un patient de 67 ans aux antécédents de cardiopathie ischémique, d’adénocarcinome prostatique en rémission complète, et de colectomie sur diverticulose. Il avait eu l’exérèse d’un mélanome de la cuisse droite en novembre 2016 avec une évolution métastatique en décembre 2016 (localisations secondaires hépatiques et ganglionnaires). Un traitement par nivolumab (1 mg/kg) et ipilimumab (3 mg/kg) était initié en 1er ligne. Après la 2e cure, le patient développait des nausées, des vomissements, un météorisme abdominal et une altération de l’état général. Un scanner abdominal montrait un syndrome occlusif sans lésion sous-jacente, d’origine fonctionnelle, sans bride ni carcinose péritonéale. Dans l’hypothèse d’une atteinte neurologique secondaire à l’immunothérapie, une ponction lombaire était réalisée et montrait une hyperprotéinorachie à 1,21 g/L. Les anticorps antineuronaux et le bilan infectieux étaient négatifs. Les endoscopies digestives étaient macroscopiquement normales. Les biopsies coliques montraient un infiltrat inflammatoire polymorphe sans qu’un tropisme périnerveux ait pu être objectivé. L’immunothérapie était interrompue et une corticothérapie par voie générale 1 mg/kg permettait une amélioration des symptômes et la levée de l’occlusion sans récidive à la décroissance. L’évaluation carcinologique montrait une réponse partielle des localisations connues. Le système digestif a une innervation propre avec le système nerveux entérique. Il coordonne le péristaltisme intestinal assurant la progression du bol alimentaire. Le plexus myentérique est un des deux réseaux de ce système. Son atteinte peut être à l’origine d’une constipation ou même d’un syndrome occlusif. Des toxicités neurologiques ont été décrites sous immunothérapie : neuropathies périphériques, Guillain-Barré, myasthénies. La neuropathie du plexus myentérique est une complication qui n’a été qu’exceptionnellement rapportée dans la littérature, 2 cas étant retrouvés après traitement par ipilimumab. Dans notre cas, la prise en charge rapide par corticothérapie générale a permis une évolution satisfaisante. Dans la littérature, un patient est décédé après un tableau d’occlusion par atteinte neurologique complété rapidement par un syndrome de Guillain-Barré malgré un traitement immunosuppresseur agressif. Chez les patients sous immunothérapie, il est classique de surveiller la présence de diarrhées dans l’hypothèse d’une colite induite par le traitement. Cependant, une constipation inhabituelle doit faire rechercher une neuropathie myentérique et un syndrome de Guillain-Barré associé.

Referência(s)