The Reader in a Box : Roland Barthes et la crise de l'auteur
2017; Johns Hopkins University Press; Volume: 132; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.1353/mln.2017.0064
ISSN1080-6598
Autores Tópico(s)French Literature and Poetry
ResumoThe Reader in a Box :Roland Barthes et la crise de l'auteur Ana Delia Rogobete (bio) « La mort de l'auteur » est un article connu du public comme ayant été publié pour la première fois dans la revue Mateia numéro 5, en 1968. Il est cité dans des contextes différents appartenant aux arts visuels, à la musique et, bien sûr, à la littérature. Dans l'espace franco-américain l'article est le plus souvent compris – justifié même, – comme une conséquence directe des événements de mai 1968 et de la crise d'autorité qu'ils ont produite1. Pourtant, l'article paraît pour la première fois en 1967, en traduction anglaise (traduit par Richard Howard), dans la revue américaine Aspen, numéros 5+6. Nous proposons d'analyser le contexte de la publication de cet article, en faisant référence aux particularités d'Aspen Magazine (politique et buts de la publication, année de parution, collaborateurs, éditeur). Cela implique de considérer également d'autres textes de Barthes qui précèdent de peu « La mort de l'auteur » pour comprendre le contexte qui a entouré la rédaction et la publication de cet article, souvent considéré comme provocateur. L'analyse du double contexte devrait permettre de mieux comprendre, avec une certaine distance, la conception de l'article, et de mettre en lumière certains aspects de cette « théorie » de « la mort de l'auteur ». Aspen Magazine porte le sous-titre « Magazine in a Box », et a été conçu par Phyllis Johnson, journaliste new-yorkaise. Celle-ci explique dans le premier numéro que le sous-titre renvoie au sens originaire [End Page 801] du mot « magazine, » à savoir celui de « [a] storehouse, [a] cache, [a] ship laden with stores ». Selon Phyllis Johnson, ce magazine en trois dimensions (3D) subvertit la forme même des revues, par l'insertion de différents objets à l'intérieur de la boîte qu'est Aspen. Ainsi, le lecteur pourra y trouver des réclames, des œuvres d'art en miniature, des disques, des dessins, etc. À la forme éclectique s'ajoutent le contenu et le design qui varient d'un numéro à l'autre. Les sujets couvrent des thématiques différentes qui vont des arts visuels, de la littérature et la musique, aux dernières découvertes technologiques, à l'éducation, à l'environnement et au ski. Dix numéros ont été publiés, selon un rythme assez irrégulier, de 1965 à 1971. La conception d'Aspen témoigne des problématiques propres aux années 1960 aux États-Unis et ailleurs et tourne autour des nouvelles technologies de la communication, de la publicité, de la question du medium et de l'espace d'exposition, mais également de la relation avec les institutions (la galerie, le musée, l'édition). Ces questions sont développées explicitement dans trois des numéros d'Aspen, le numéro 3 édité par Andy Warhol qui prend la forme d'une boite de détergent Fab, le double numéro 5+6 dirigé par le critique Brian O'Doherty et le numéro 8 édité par l'artiste conceptuel Dan Graham. Le numéro 5+6 se présente sous la forme d'un cube blanc, qui suggère l'espace d'une galerie, ce que l'éditeur, Brian O'Doherty, théorisera quelques années plus tard dans un livre intitulé Inside the White Cube. Le numéro porte le sous-titre The Minimalist Issue et bénéficie de la participation de Marcel Duchamp, Alain Robbe-Grillet, Michel Butor, Samuel Beckett, Susan Sontag, Roland Barthes, Sol LeWitt, John Cage, Robert Rauschenberg, Dan Graham – figures représentatives de la pensée critique et artistique des années 1960–1970. Ce double numéro s'attache à la dématérialisation de la forme dans l'art conceptuel et minimaliste, dans les différents média : quatre films, cinq enregistrements audio, plusieurs textes critiques, plusieurs projets d'artistes, soit des éléments qui touchent aux principaux axes des arts expérimentaux de l'époque : danse, performance, film, musique, littérature. Brian O'Doherty...
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