Artigo Acesso aberto

The Relentless Praise : Arendt to the Rescue of Heidegger. Review of Emmanuel Faye (2016). Arendt et Heidegger. Extermination nazie et destruction de la pensée. Paris, Albin Michel

2017; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.4000/bssg.151

ISSN

2490-9424

Autores

Michel Baudouin,

Tópico(s)

Linguistics and Discourse Analysis

Resumo

Depuis les annees 1930, la celebrite de Heidegger semble autant reposer sur l’influence enorme exercee par sa pensee que sur son engagement au cote des nazis. Si cet engagement n’a pas disqualifie a priori l’importance accordee a cette pensee, c’est en partie du fait que sa duree et son intensite ont ete longtemps minimisees par Heidegger lui-meme et ses disciples : le « Maitre1 » n’aurait cede aux sirenes de la revolution conservatrice que durant les quelques mois ou, en 1933, il a accepte d’etre recteur de l’universite de Fribourg avant de demissionner du fait d’un desaccord profond avec les nazis2. Dans ces conditions, il etait raisonnable de n’y voir qu’une erreur liee a des circonstances difficiles sans consequence pour la pensee heideggerienne. Certains nourrissaient cependant deja davantage que quelques soupcons, allant jusqu’a affirmer un lien fort entre la pensee du philosophe et son engagement politique. Le philosophe allemand Karl Loewith, ancien etudiant et proche de Heidegger (Janicaud 2001 : 120-134), le sociologue Georges Gurvitch (Faye 2016 : 276-277, note 3), et le philosophe Alexandre Koyre (Faye 2016 : 324-325) comptent parmi les premiers critiques, des 1946. Adorno essaie, une vingtaine d’annees plus tard, de montrer que la philosophie de Heidegger se reduit a un envoutement verbal abusant de l’ontologie pour masquer son ideologie politique (Adorno 2009)3. En 1975, dans le cinquieme numero des Actes de la recherche en sciences sociales, Bourdieu soutient a

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