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Nouvelles considérations sur la cargaison de l'épave Sanguinaires A (Ajaccio, Corse du sud)

2012; Volume: 17; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/nauti.2012.1252

2117-6973

Franca Cibecchini, Claudio Capelli, Souen Fontaine, Hervé Alfonsi,

Ancient Mediterranean Archaeology and History

Découvert en 1987 dans la passe des Sanguinaires (Ajaccio, Corse) le gisement A des îles Sanguinaires a fait l'objet de quatre campagnes de fouilles et d'une première publication en 1997. Une nouvelle expertise de terrain a été menée en 2005, prélude d'une nouvelle étude de l'ensemble du mobilier récupéré qui fait l'objet de cet article. Le caractère exceptionnel de cette épave hellénistique, d'une importance très particulière pour l'histoire commerciale de cette période méconnue, tient à la singularité de sa cargaison composée de produits provenant des mondes grec, italique, punique et massaliote. L'étude ici présentée est plus particulièrement centrée sur les classes de mobilier qui soulèvent le plus d'interrogations comme les amphores gréco-italiques et les amphores puniques, et sur certaines catégories de céramiques passées jusque-là inaperçues, comme les productions massaliètes et les «colour coated wares». Une étude archéométrique approfondie visant à préciser les zones d'origines de ces groupes de productions céramiques, et notamment celles des amphores gréco-italiques, est associée à l'étude archéologique. Estimé à plus d'une tonne, le chargement de blocs de verre brut constitue le fret de complément le plus important. Parce qu'il s'agit du plus ancien témoignage de cette envergure sur la circulation du verre brut en Méditerranée occidentale, il convenait de le replacer dans les problématiques les plus récentes de l'histoire du commerce verrier. L'étude de quelques types particuliers d'amphores et de céramiques fines et communes, étayée par les comparaisons avec d'autres épaves bien datées, comme celle du Grand Congloué I et d 'El Lazareto, semblent circonscrire la datation du naufrage dans les toutes premières années du ne siècle av. J.-C. Définir l'origine et la route du navire reste délicat mais la confrontation de l'ensemble des données permet de privilégier, parmi les différentes hypothèses émises, celle d'une route occidentale jusqu'à présent peu perceptible et que l'épave des Sanguinaires A éclaire d'un jour nouveau.