The Lotus Repentance Liturgy of Shugendō: Identification from Vocal Arts

2009; Volume: 18; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/asie.2009.1336

ISSN

2117-6272

Autores

Fumi Ōuchi,

Tópico(s)

Hong Kong and Taiwan Politics

Resumo

La pratique des shugenja comporte une importante dimension sonore, comme en témoignent des instruments rituels tels que la conche et le bâton à étain, ainsi que le recours aux mantra et dhāraṇī, ou encore à la récitation de passages scripturaires, prières, waka, etc. L'article aborde cette dimension à travers la pratique dite de l'« entrée automnale en montagne » (Akinomine), un élément central du shugendō du mont Haguro. En dépit du grand nombre d'études concernant la signification symbolique de l'Akinomine à Haguro, celles-ci n'ont jusqu'ici pas suffisamment prêté attention à l'aspect proprement musical de cette pratique. Une approche musicologique fournit pourtant un point d'entrée particulièrement efficace pour comprendre la nature du shugendō et sa place dans la culture religieuse du Japon. La pratique de l'Akinomine symbolise la renaissance spirituelle du pratiquant, son parcours à travers les dix plans de la cosmologie bouddhique — des Enfers aux Paradis, puis au-delà, jusqu'au terme final de l'Illumination. Durant cette épreuve, les pratiquants ont recours à diverses techniques de stimulation physique et mentale, comme le jeûne et la privation de sommeil. La musique et le chant — notamment la récitation du rituel dit du Repentir du Lotus (Hokke senbō) — figurent en bonne place parmi ces techniques. Ce rituel est censé remonter au patriarche de la secte du Tendai, le moine chinois Zhiyi (538-597). Au Japon, il se développe en une liturgie spécifique, non seulement dans le Tendai, mais également dans le shugendō du Haguro, dont il devient au XVIIe siècle un des éléments principaux. L'article retrace l'adoption et l'adaptation de la liturgie Tendai au sein de ce courant du Haguro. L'originalité de la pratique liturgique de ce dernier tient essentiellement à son côté populaire, notamment au fait que les pratiquants y prennent une part active à la récitation du rituel. Une analyse de la structure musicale de la liturgie (ses lignes mélodiques, son tétracorde de base et les hymnes qui lui ont été rajoutés) permet à l'auteur d'affirmer que le Haguro a su la populariser en simplifiant ses structures musicales. Cette simplification a eu un impact important sur la performance et la réception du rituel, en amplifiant sa dimension émotionnelle et en facilitant la participation laïque. L'auteur s'efforce de situer son analyse musicologique dans un contexte socio-politique. Il en ressort que, pour la communauté du Haguro, qui n'était affiliée à aucune des branches officielles du shugendō (le Tōzan et le Honzan), l'adoption de cette liturgie constitua un moyen de se prévaloir de l'autorité et de l'orthodoxie de la tradition Tendai à un moment critique de l'histoire de la communauté du Haguro. Toutefois, grâce aux changements qu'elle introduisait dans cette liturgie, cette communauté parvint à se démarquer des autres courants du shugendō, conservant ainsi son indépendance et son identité.

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