Onmyōdō and the Aristocratic Culture of Everyday Life in Heian Japan

2012; Volume: 21; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/asie.2012.1391

ISSN

2117-6272

Autores

Shin.ichi Shigeta,

Tópico(s)

Vietnamese History and Culture Studies

Resumo

Dans cet essai, l'auteur critique l'appellation de « religion » dans le cas de l'onmyōdō. Pour étayer son propos, il étudie d'abord l'évolution des « maîtres du Yin et du Yang » à l'époque de Heian, de spécialistes du Bureau du Yin et du Yang (Onmyōryō) aux onmyōji — terme recouvrant un assez large éventail de fonctions. Cette diversification répondait à la demande de rites privés de la part de la noblesse de Heian. Les pratiques divinatoires réservées jusque-là aux grands rituels étatiques passèrent au service privé de la classe nobiliaire. Les nouveaux onmyōji formèrent ainsi le noyau actif de ce qui allait devenir l'onmyōdō. Mais ce dernier terme n'en recouvre pas pour autant un système unifié, encore moins une « religion » ; il s'agit bien plutôt d'un ensemble hétéroclite de techniques relatives à la divination et de concepts portant sur les interdits de toutes sortes qui régissaient la vie quotidienne de l'époque. En outre, les onmyōji en question étaient bien souvent des bouddhistes et, pour eux, les pratiques regroupées un peu arbitrairement sous le nom d'onmyōdō ne constituaient pas une religion particulière, mais simplement un aspect — certes important — de leur existence. Dans la seconde partie de l'essai, l'auteur se fonde sur un recueil de lettres compilé par Fujiwara no Akihira (989-1066), l'Unshū shōsoku et en particulier sur une lettre adressée par le gouverneur de la province d'Inaba à un onmyōji qui occupait alors le poste de directeur de l'Onmyōryō. Il s'agit d'une discussion concernant une question précise de topographie, notamment la construction d'un site idéal gardé par les quatre animaux héraldiques qui protégeaient les points cardinaux. La popularité de ces divinités à l'époque de Heian tient sans doute au fait que la nouvelle capitale, Heiankyō, s'inscrivait parfaitement dans cette norme topographique, et elle semble être le produit de l'aristocratie de l'époque. Ce modèle en vint à être reproduit dans les domaines provinciaux. Comme on le voit, les onmyōji de l'époque de Heian remplissaient la même fonction que les maîtres de fengshui (j. fūsui, topomancie) du Japon moderne. Ils accomplissaient également des exorcismes visant à expulser les démons des maisons abandonnées ou restées vides trop longtemps, comme on peut le voir dans le Shōyūki, le journal de Fujiwara no Sanesuke (957-1046). De nombreux exemples sont également donnés dans des œuvres littéraires comme le Konjaku monogatarishū (Histoires qui sont maintenant du passé). Le rituel pratiqué à cette occasion était le henbai, sorte de piétinement destiné à faire — littéralement — rentrer les mauvais esprits sous terre. Ce rituel se pratiquait également pour vaincre un ennemi, ou encore pour se protéger lors d'un voyage dangereux (mais tous les voyages, à cette époque, étaient dangereux). Comme on le voit, l'onmyōdō de l'époque de Heian n'était pas tant une religion à part entière qu'un élément de la culture quotidienne, et c'est de ce point de vue qu'il devrait, selon l'auteur, être étudié.

Referência(s)
Altmetric
PlumX