Résultats de l’évaluation intégrée de la situation de la lèpre, de l’ulcère de Buruli et du pian autour des périmètres irrigués de Bagré et Kompienga au Burkina Faso
2018; Elsevier BV; Volume: 145; Issue: 12 Linguagem: Francês
10.1016/j.annder.2018.09.378
ISSN2214-5451
AutoresS.B. Zeba Lompo, Y.T. Barogui, J. Compaoré, Yakouba Ouedraogo, Christophe Klopp, F. Drabo, M.C.H. Kambire-Diarra, A. Tiendrébéogo, N.N. Korsaga Somé,
Tópico(s)Nail Diseases and Treatments
ResumoLe Burkina Faso partage ses frontières avec des pays qui notifient et/ou sont endémiques vis-à-vis de l’ulcère de Buruli (UB), le pian et la lèpre, trois maladies tropicales négligées à manifestations dermatologiques. La prise en charge de la lèpre est bien cordonnée avec des résultats probants (0,10 cas pour 10 000 habitants fin 2017). Par contre, la situation épidémiologique de l’ulcère de Buruli et du pian n’est pas bien maîtrisée. Au moment où l’OMS recommande qu’à l’échéance 2020, la lèpre soit éliminée en tant que problème de santé publique, le pian éradiqué et l’ulcère de Buruli contrôlé, il était impérieux de faire le point de la situation de ces trois maladies dans le pays. Une prospection conjointe a alors été organisée dans les districts sanitaires frontaliers avec la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Bénin et dans les deux plus grands périmètres hydroagricoles de Bagré et Kompienga. Notre but était de déterminer l’ampleur actuelle de l’ulcère de Buruli, la lèpre et le pian autour des périmètres irrigués et de formuler des recommandations. Le présent travail a été réalisé dans quatre écoles et quatre villages durant la période allant du 10 au 18 avril 2018. Il s’agissait d’une étude descriptive transversale à passage unique selon un échantillonnage basé sur la proximité avec les périmètres hydroagricoles. Tous les élèves ainsi que les porteurs de dermatoses dans la communauté ont été examinés. Au total, 1482 personnes (1291 élèves et 191 personnes des communautés) ont été concernées. Parmi elles, 413 personnes soit 27,8 % présentaient des dermatoses dont 28 suspicions de pian avec TDR négatif (6,77 %), 7 cas suspects d’UB ayant fait l’objet de prélèvements pour analyse PCR (1,7 %), 1 cas de lèpre multi-bacillaire, sans infirmité, chez une fillette de 8 ans (0,24 %) et 377 autres dermatoses (91,2 %) dominées par les dermatoses fongiques (teignes, pityriasis versicolor…) chez les élèves (Fig. 1 et 2). Malgré l’élimination de la lèpre en tant que problème de santé publique au Burkina Faso, la présence de cas pédiatrique parmi les nouveaux cas corrobore la persistance de la transmission active de la maladie. Les cas suspects de pian testés tous négatifs le sont sur la base de lésions de kératodermie palmoplantaire. Pour l’UB, il n’y a pas de cas typiques mais la proximité de notre zone de prospection avec le Bénin (5 à 10 km) n’exclurait pas la présence de Mycobactérium ulcerans dans ces deux périmètres hydroagricoles. Les résultats de la PCR sur les cas prélevés nous permettront de trancher. Une enquête d’envergure prenant en compte tous les autres périmètres irrigués permettrait d’avoir une situation réelle sur ces maladies.
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