Alcione Meira AMOS, Os que voltaram. A história dos retornados afro-brasileiros na África Ocidental no século xix
2009; Brill; Issue: XVI(2) Linguagem: Francês
10.1163/17683084-01602025
ISSN1768-3084
Autores Tópico(s)African history and culture studies
ResumoLe livre d'Alex Haley Roots publié en 1976 et mis en image l'année suivante dans un célèbre feuilleton, devait réamorcer l'intérêt des chercheurs en sciences sociales issus du Nouveau Monde pour le mouvement de retour des descendants d'esclaves africains vers l'ancien continent, à partir du xix e siècle lorsque l'esclavage allait être progressivement aboli dans l'ensemble des anciennes colonies européennes.Ainsi le Brésil, dernier pays à abolir l'esclavage en 1888, allait tout au long du dix-neuvième siècle poursuivre un commerce avec la Côte occidentale de l'Afrique, d'abord négrier avant de lui substituer progressivement l'économie de plantation de palmier à huile, à partir du milieu du siècle.Les anciens esclaves affranchis, provenant en majorité de l'État de Bahia allaient peu à peu remplacer les négriers européens, et cette nouvelle classe de marchands et d'artisans allait former dans leur pays d'accueil, un nouveau groupe ethnique appelé Aguda au Bénin et Nigeria et Tabon au Togo et au Ghana.Ces Africains du Brésil vont en effet s'imposer par leur savoir-faire commercial et artisanal mis au service des pouvoirs régnants, jusqu'à se fondre dans le tissu social de leur pays d'accueil.C'est à la rencontre de ces Brésiliens en Afrique qu'Alcione Meira Amos nous convie dans un livre clair et précis.Historienne et documentaliste, l'auteur ne prétend pas proposer un nouvel éclairage sur la formation sociale de ces Brésiliens d'Afrique occidentale, s'attachant à présenter une synthèse des connaissances historiques et anthropologiques sur ces communautés côtières qui ont largement participé au destin socio-économique de leur pays d'accueil du milieu du xix e jusqu'aux Indépendances.D'une plume alerte, elle dresse à travers quatre chapitres illustrés par des photos d'archives, le destin de ces « Retournés » au Bénin, au Ghana, Nigeria et Togo à partir de la généalogie de certaines familles parmi les plus célèbres encore aujourd'hui.Parmi les 3 902 000 Africains déportés au Brésil, du xvi e au xix e siècle, l'auteur note qu'on pourrait s'étonner du faible nombre de Retournés (évalués entre 3 000 et 8 000 selon les historiens).Mais ce que nous trouvons surprenant est moins leur faible nombre -lequel s'accroît avec les alliances matrimoniales tissées sur le continent et l'inclusion des esclaves dans leur groupe « ethnique » -, que le fait qu'ils aient constitué et continue de constituer une communauté singulière et transnationale, en dépit de la perte de la langue portugaise.Cependant, l'architecture baroque, l'art culinaire, la fête des rois mages et le Carnaval ont laissé une empreinte durable sur toute cette ancienne Côte.Toutefois, on pourra regretter que l'auteur parfaitement à l'aise dans le maniement des traditions universitaires anglo-saxonnes, brésilienne et française, n'ait pas cherché à rendre compte des débats théoriques sur la construction des identités dans cet Atlantique sud.Il nous semble en effet dommage qu'elle n'interroge pas
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