Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Manuel Braga da Cruz, António Costa Pinto (eds), Dicionário biográfico parlamentar, 1935-1974

2008; Brill; Linguagem: Francês

10.1163/17683084-01501025

ISSN

1768-3084

Autores

Víctor Pereira,

Tópico(s)

History, Culture, and Society

Resumo

Conçus dans le cadre d'une collection de dictionnaires biographiques des parlementaires portugais depuis 1834, ces deux volumes rassemblent les notices présentant succinctement les députés de l'Assembleia nacional et les procureurs de la Câmara Corporativa entre 1935 -date des premières élections législatives sous l'Estado Novo et de la mise en place de la chambre corporative -et 1974.Comme le rappelle António Costa Pinto dans une brève présentation de cet outil de travail, l'existence d'une Assemblée nationale sous le régime salazariste relève du paradoxe.Antidémocratique, la dictature née en 1926 et institutionnalisée en 1933 s'était opposée au système parlementaire libéral.Selon les hérauts du salazarisme, le système parlementaire avait conduit le Portugal au chaos.Néanmoins, Salazar devait transiger avec les républicains conservateurs et les militaires qui avaient mené le coup d'État en 1926 et l'avaient porté au pouvoir.Il conserva une assemblée qui ne constituait en aucun cas la représentation du pays -les élections législatives qui avaient lieu tous les quatre ans étaient manipulées et seuls des représentants du parti unique accédaient aux travées de l'Assemblée -et qui ne disposait quasiment d'aucun pouvoir.Le gouvernement, et plus précisément Salazar, monopolisait le pouvoir législatif et exécutif.La chambre corporative n'eut, elle aussi, qu'une influence marginale.Si ce n'est à contenter les républicains conservateurs, à quoi servaient donc ces assemblées ?Elles permettaient en fait à Salazar de connaître « l'opinion publique » c'est-à-dire non pas l'opinion de la population dans son ensemble mais celle des différents appuis du régime (notabilité agricole, militaires, etc.).Ces assemblées permettaient également à Salazar d'offrir des « places » et des récompenses à l'élite politique, militaire et administrative de l'Estado Novo.Et c'est sur ce point que ce dictionnaire peut être particulièrement utile et pallier l'inexistence de dictionnaires biographiques portant sur l'Estado Novo.En effet, il donne des informations essentielles (date et lieu de naissance, filiation, origine sociale et formation) sur une grande partie de l'élite politique et administrative de la dictature salazariste.Il peut donc secourir utilement les chercheurs qui travaillent sur l'Estado Novo.Toutefois, on peut regretter que les instructions données aux auteurs des différentes notices -de jeunes chercheurs pour la plupart -ont conduit à privilégier l'activité strictement parlementaire des individus étudiés (instructions liées au projet global de ce dictionnaire biographique né de l'initiative de députés, également professeurs universitaires et historiens, au sein de l'Assembleia da República).En effet, cette activité parlementaire se révélait en général inutile et vaine.Il aurait en revanche été plus intéressant de comprendre comment, pour chaque député ou procureur, le passage par l'Assembleia nacional ou la Câmara corporativa s'inscrivait dans les équilibrages incessants opérés par Salazar entre les différentes factions du régime.La mention de la façon dont la nomination des parlementaires se plaçait dans leurs trajectoires politiques et administratives aurait également été pertinente.Ainsi, ce dictionnaire aurait été un outil encore plus utile et précieux pour l'étude du régime salazariste.

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