«Arte-archivos» del México de los mártires en La última Cena mexicana (2010) de Gustavo Monroy
2018; Centre de recherche interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine; Issue: 52 Linguagem: Francês
10.4000/america.2586
ISSN2427-9048
Autores Tópico(s)Photographic and Visual Arts
ResumoLes peintures de l'artiste mexicain Gustavo Monroy immortalisent des corpore vili, toutes ces « chairs » qui, dans un contexte de primauté économique et géopolitique sur la vie humaine, « ne coûtent rien », et notamment celles de la « guerre » entreprise depuis 2007 par les autorités du Mexique contre le crime dit organisé ; des victimes que la parole politique déserte et abandonne souvent. Dans son tableau La última Cena mexicana (2010), Monroy transporte un épisode fondamental des Évangiles – celui où Jésus accompagné de ses douze apôtres institue l'Eucharistie – vers une « s-cène » que l'on pourrait qualifier d'improbable, une « s-cène » qui, au lieu de célébrer le sacrement contenant le corps, le sang et la divinité du Christ, s'effondre dans le festin cadavéreux de treize décapitations, pratique de terreur employée, entre autres, par certains cartels mexicains. Nous nous proposons d'observer comment, dans un contexte d'atonie de la mémoire nationale sur les persécutés et tués de l'écosystème prédateur qu'est aujourd'hui le Mexique, Gustavo Monroy, désemparé par un discours officiel qui ne pleure plus ses martyrs, tente « d'ar(t)chiver », depuis la collection sacrée de la peinture religieuse, la victime profane destituée de son statut d'être humain, afin de l'identifier, la resingulariser et la réhumaniser.
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