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Roman Cieslewicz s’affiche au cinéma

2018; Volume: 85; Linguagem: Francês

10.4000/1895.6510

1960-6176

Marco Epstein,

Historical and Political Studies

Roman Cieslewicz s'affiche au cinéma par Marco Epstein Après avoir créé en Pologne plus de 70 affiches de films hors des contingences de rentabilité et dans la plus totale liberté alors que la parole ne l'était pas, Cieslewicz s'installe en France en 1963 pour « confronter ses affiches aux néons de l'Occident ».Le magazine Elle l'engage à son arrivée.En 1967, il signe les couvertures de la revue d'art Opus International et devient un graphiste en vue.Impressionné par la multitude d'images en Occident, il simplifie très vite son expression qui devient plus directe.En marge de son parcours professionnel, il réalise au sein de son atelier de Malakoff des collages réalisés au trait à partir de photographies.Elles lui permettent de transformer l'image préliminaire en celle qu'il désire créer.Roman Cieslewicz travaille les effets de démultiplications et de reflets des images.Graphiste, artiste, ses travaux de commande et personnels résonnent les uns par rapport aux autres.Les relations avec la Pologne continuent.Il composera uniquement pour son ami Andrzej Wajda, rencontré aux Beaux-Arts de Cracovie, l'affiche de Popioly (les Cendres) en 1966, film historique sur les patriotes polonais qui combattaient auprès de l'armée napoléonienne luttant pour leur liberté.Un rouge sang se déverse sur le champ de bataille à la symbolique nationaliste.Puis en 1979, Film Polski lui commande l'affiche des Demoiselles de Wilko, tiré du roman homonyme de Jaroslaw Iwaszkiewicz, pour sa promotion sur les marchés internationaux du cinéma.Seul le nom du réalisateur est digne de figurer, attirant les acheteurs étrangers potentiels.L'image reprend les codes symbolistes de ses créations pour WAG : la photographie de l'acteur masculin au trait derrière un rideau d'où il observe les charmes sensuels de la vie provinciale d'antan (voir Cahier couleur infra).Très vite à Paris, il se lie d'amitié avec Roland Topor qui aime faire partager son réseau aussi bien amical que professionnel.Topor réalise en 1965, avec René Laloux, les Escargots, un court métrage coproduit par Argos films, société dirigée par Anatole Dauman.Le producteur du film de Jean Daniel Pollet commande à Cieslewicz en 1967 son premier projet d'affiche de film pour la comédie, L'amour c'est gai, l'amour c'est triste, avec Bernadette Lafont, Jean-Pierre Marielle, Chantal Goya et, en rôle principal, Claude Melki.C'est lui que retient Cieslewicz l'affublant d'un visage vert, d'une oreille rouge et dédoublant son regard triste.Le projet est refusé.Lors de sa sortie en 1971, le film est accompagnée d'une affiche dessinée plus gaie.Ce projet original a disparu mais Roman Cieslewicz en offre une reproduction à Anatole Dauman en 1994 1 .(Hasard ou angoisse partagée, Skolimowski dans