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Agonie, perte ou renouveau d’une esthétique oubanguienne ?

2018; Centre d´Histoire et Théorie des Arts; Issue: 15 Linguagem: Francês

10.4000/imagesrevues.5119

ISSN

1778-3801

Autores

Andrea Ceriana Mayneri,

Tópico(s)

African Studies and Ethnography

Resumo

En 1925, à Bambari, André Gide et Marc Allégret assistent à une danse d'initiation ganza des Banda de l'Oubangui-Chari. Pendant qu'Allégret filme le spectacle, Gide rédige des pages désabusées sur cette mise en scène organisée pour les Blancs de passage. Mais l'écrivain à sa manière, les administrateurs et les missionnaires auxquels on doit la reconnaissance ethnographique des populations banda à la leur, ont toutefois en commun de rêver à l'authenticité d'une cérémonie inexistante, qu'ils doivent nécessairement situer dans un passé révolu. Pourtant, des images de la première moitié du siècle – photographies, scènes filmées, dessins réalisés par des Européens qui ont traversé hâtivement ces régions – permettent d'apercevoir une dynamique précoce, mise en branle par des groupes banda lorsqu'ils modifient la danse ganza pour y incorporer des éléments étrangers et entamer un processus de resémantisation d'artefacts initiatiques qui est encore à l'œuvre aujourd'hui. Cet article présente certaines de ces images coloniales : leur analyse révèle les regards successifs qui ont pesé sur ces sociétés centrafricaines, mais elle permet aussi d'avancer des hypothèses sur le destin récent de ces artefacts. Ceux-ci continuent, en l'absence de contextes initiatiques disparus, d'être reconstitués, modifiés et resignifiés. Leur exhibition suscite dans les populations des réactions ambivalentes où l'appréciation, ou la nostalgie du passé peuvent côtoyer la panique à l'égard du danger que représentent des objets de sorcellerie.

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