Concurrence et collaboration dans le monde du livre vénitien, 1469-début duxvie siècle
2018; Cambridge University Press; Volume: 73; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.1017/ahss.2018.114
ISSN1953-8146
Autores Tópico(s)Historical Economic and Legal Thought
ResumoRésumés Le début de l’imprimerie en Europe est l’histoire non seulement d’un grand succès économique et commercial, mais aussi de risques importants pris par les individus. Le nécessaire approvisionnement en papier est l’occasion de conflits et exige une disponibilité constante en capital ; la rentabilité de l’industrie du livre est soumise à une bonne appréciation du marché de la consommation. À Venise, n’importe qui peut se lancer dans l’industrie du livre et cette concurrence est amèrement décriée par les imprimeurs à la fin du xv e et au début du xvi e siècle. Cette situation les conduit à formuler les risques économiques qu’ils prennent dans les suppliques de privilèges qu’ils demandent aux autorités vénitiennes et à conceptualiser des réalités de leur milieu, en particulier la concurrence. Ce terme, toujours pris dans un sens négatif, est pourtant extrêmement rare dans les documents de la pratique comme dans les textes théoriques de cette époque. Cette formalisation de la concurrence est contrebalancée par la nécessité de collaborer au sein de cette industrie. Celle-ci peut être abordée par le biais de l’analyse des réseaux sociaux. La confiance est restaurée par les collaborations dans un groupe restreint et se nouent des réseaux de collaborations denses dans lesquels les concurrents deviennent partenaires. Cela permet aussi à certains acteurs de créer autour d’eux de larges consortia , entraînant la constitution d’une économie oligopolistique, typique des industries sans réglementation étatique.
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