Artigo Acesso aberto

Jacques Jouanna et Michel Zink (éd.), Hippocrate et les hippocratismes : médecine, religion, société, Actes du XIVe Colloque International Hippocratique (Paris, 8-10 novembre 201

2016; Presses Universitaires du Septentrion; Issue: 16 Linguagem: Francês

10.4000/philosant.687

ISSN

2648-2789

Autores

Antoine Pietrobelli,

Tópico(s)

History of Medicine Studies

Resumo

Dans l'avant-propos de ce recueil d'actes, Jacques Jouanna rappelle que la quatorzième édition du colloque hippocratique a fait date en ce qu'elle célébrait les quarante ans d'une série ininterrompue de conférences, inaugurée en 1972 par Louis Bourgey et lui-même.Parmi les vingt-quatre contributions rassemblées, onze portent sur les textes du Corpus hippocratique, tandis que les treize autres sont consacrées aux « hippocratismes », c'està-dire à la transmission et à la réception d'Hippocrate depuis l'époque hellénistique jusqu'au XVII e siècle.Le thème de ce colloque « médecine, religion, société » a conduit à interroger la médecine hippocratique dans ses rapports avec la religion grecque païenne ou bien à envisager sa réception en contexte monothéiste.La première contribution, due à Amneris Roselli, ouvre magistralement le recueil par un bilan historiographique de la recherche sur les Épidémies depuis l'étude de Karl Deichgräber parue en 1933.Épidémies I et III forment un ensemble cohérent, daté vers 410 avant notre ère, qui entretient des rapports étroits avec le Pronostic.Les Épidémies V et VII forment elles aussi un tout, datable entre 375 et 350 et proche du Prorrhétique II.Quant aux Épidémies II, IV et VI, elles constituent un groupe beaucoup plus hétéroclite.Pour mieux comprendre l'agencement et la composition de ce dernier ensemble, A. Roselli propose de s'intéresser à des microstructures syntaxiques.Elle montre que les passages Épid.II, 3, 7-10, Épid.VI, 2, 3-5 et Prénotions coaques 255 sont des rédactions diverses d'un même savoir qui devait prendre la forme d'une fiche thématique, peut-être fixée sur une tablette.Elisabeth Craik offre une traduction anglaise et une analyse du bref texte déontologique intitulé Loi (Nomos).Elle explique que le titre de l'oeuvre ne correspond pas vraiment à son contenu et qu'il faut plutôt y voir « a manifesto, or code, or standard, or procedural guidelines ».Elle met en relation ce petit texte avec les traités Art, Ancienne médecine et le Serment en suivant le classement d'Érotien.E. Craik reconnaît les mêmes accents mystiques dans la Loi et le Serment.Elle suggère que le texte est issu d'un groupe mystique et religieux de médecins liés au culte d'Asclépios.Ignacio Rodriguez Alfageme montre que les frontières sont poreuses entre médecines hippocratique et populaire ou encore entre médecines rationnelle et irrationnelle.Il rappelle, par exemple, que le traité Femmes stériles (216) prescrit de faire cuire un petit pain pour déterminer le sexe de l'enfant à naître : « s'il brûle ce sera un garçon, s'il s'ouvre, ce sera une fille ».Paul Potter étudie la structure de ce même traité Femmes stériles consacré aux causes, aux signes et à la thérapie de la stérilité féminine.Malgré son ambition d'établir plusieurs types d'infertilité suivant leurs causes et d'en déduire un traitement, Femmes stériles se présente plutôt comme une série de remarques désordonnées qui ne parvient pas à appliquer la méthode nosologique de la médecine hippocratique.Florence Bourbon s'intéresse aux scènes de folie et de troubles du comportement décrites par les médecins hippocratiques.Ils s'opposent aux devins et cherchent à expliquer ces phénomènes par des explications physiologiques.

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