
Restituer la densité et la diversité des liens entre le religieux et le politique
2018; Éditions de l'EHESS; Issue: 181 Linguagem: Francês
10.4000/assr.38502
ISSN1777-5825
AutoresCécile Boëx, Paulo E. D. Pinto,
Tópico(s)Diverse Cultural and Historical Studies
ResumoArchives de sciences sociales des religions, 181 (janvier-mars 2018), p 11-23 Ce numéro revient sur l'onde de choc des révolutions 1 dans le monde arabe, à partir des relations complexes, multiples et situées entre le religieux et le politique Si jusqu'ici les conséquences de ces soulèvements sont particulièrement sombres, avec d'un côté des zones de béances étatiques et de guerre civile, comme en Syrie et au Yémen et de l'autre, le redéploiement des régimes autoritaires, comme en Égypte et, malgré le processus de transition, en Tunisie 2 , il convient de revenir sur les bouleversements provoqués par ces révolutions au-delà d'une vision binaire et normative « printemps protestataires/hivers islamistes », laquelle évacue la temporalité forcément longue des processus en cours Depuis sept ans, les configurations de pouvoir (aux échelles locales, nationales et transnationales), les identités, les rapports état/société, se recomposent au gré des oscillations des rapports de force et de la violence Au sein de ces réalités complexes, mouvantes et indéterminées, dont la recherche peine encore à saisir toute l'épaisseur, l'analyse des liens entre le religieux et le politique est restée largement contingente des événements C'est ainsi que le religieux, quasi absent des travaux portant sur les premières séquences des révolutions, devient central dans un second temps lorsqu'il s'agit d'analyser leurs « échecs », au moment où divers partis et mouvances islamistes investissent les scènes politiques, protestataires ou guerrières Comment expliquer Cécile Boëx Paulo Pinto3 Youssef al-Chazli (2012) recense plus de 200 ouvrages et articles de sciences sociales publiés entre 2011 et 2012 4 Jean François Bayart (2014 : 161) remarque d'ailleurs qu'« à force de vouloir trouver une nouvelle "vague" de démocratisation, les uns et les autres se sont enfermés dans des débats byzantins sur le sexe des "révolutions arabes", sur leur réalité même et sur leur nature, sur leurs "origines" et leurs "causes" » Mobilisant des catégories anhistoriques et asociologiques telles que la "jeunesse", l'"islam", la "société civile", ou les "réseaux sociaux", ce type d'approche relativise l'historicité et les spécificités des situations nationales et locales
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