La société des sels gemmes et soudes naturelles de la Russie méridionale, de 1882 à 1918

2018; L'Harmattan; Volume: N° 7-8; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3917/rfhe.007.0120

ISSN

2608-0753

Autores

Thierry Claeys,

Resumo

Informés de la richesse du sous-sol de la Russie méridionale tant en minéraux qu’en minerais depuis 1837, les investisseurs français commencèrent à s’intéresser à ces gisements lorsque ce territoire fut désenclavé grâce au développement des réseaux ferrés, télégraphiques et fluviaux, dès la fin des années 1860. Si un véritable engouement pour cette région gagna ce milieu à partir de la fin des années 1880, des pionniers les précédèrent dès les lendemains de la guerre de 1870. Conseillé par un Français installé à Simféropol, en Crimée, un groupe rassemblant des financiers et des ingénieurs constitua en 1882 une première société en commandite chargée d’expertiser plusieurs concessions, comprenant deux lacs de sulfate de soude naturel, situés à Kouban, à l’est de la ville de Batal-Pachinsk (l’actuelle Tcherkessk), reliés à la ligne de chemin de fer de Rostov-sur-le-Don à Wladiskawkas, des gisements de sels gemmes situés dans le bassin environnant la ville de Bakhmout, dans le gouvernement d’Iekaterinoslav, ainsi que des mines de houilles et de lignites fossiles. Ces investisseurs étaient motivés par la demande toujours accrue de sel et de soude par les verreries russes, un secteur économique en pleine expansion. Après avoir reçu un rapport concluant d’un ingénieur centralien, ce groupe d’investisseurs fonda dès 1883 une société anonyme, sous la dénomination de Société des sels gemmes et soudes naturelles de la Russie Méridionale. Après quelques vicissitudes, la société anonyme abandonna en 1888 l’exploitation des lacs salés et des gisements houillers pour concentrer toute son activité industrielle sur le développement du commerce du sel gemme. La demande de charbon étant en pleine croissance en Russie, la société anonyme se lança dès 1895 dans l’exploitation houillère dans le Donetz et adopta le nom de Société des sels gemmes et houilles de la Russie Méridionale. Alors que de nombreuses sociétés françaises ou franco-belges firent faillite pour avoir réalisé des investissements malheureux en Russie méridionale, la Société des sels gemmes et houilles de la Russie Méridionale, dirigée par un conseil d’administration avisé et par des ingénieurs français et russes de premier plan travaillant en bonne intelligence, prospéra jusqu’en 1916.

Referência(s)