Artigo Acesso aberto

Naître, aimer, mourir. Les lits (et leurs habitants) dans la peinture bolonaise des xvie et xviie siècles

2019; Ministry of Culture; Issue: 40 Linguagem: Francês

10.4000/insitu.22782

ISSN

1630-7305

Autores

Michele Danieli,

Tópico(s)

Renaissance Literature and Culture

Resumo

Quelques exemples issus de la peinture bolonaise de la fin du xvie à la fin du xviie siècle illustrent les différentes significations que l’on peut attribuer au lit dans divers contextes narratifs. Le lit peut devenir une grande scène sur laquelle Orazio Samacchini réécrit un épisode célèbre de l’Énéide en en accentuant son caractère sensible et intime. Les personnages féminins des peintures de Denis Calvaert vivent des aventures tragiques, mais avec diverses nuances : la rectitude morale de Lucrèce, l’imprudence de Sémélé imposent des mises en scène adéquates, et l’artiste choisit pour chacune le lit le plus adapté. Le lit que Lorenzo Sabatini inclut dans son tableau possède quant à lui une signification purement symbolique, que le peintre emploie pour enrichir une représentation allégorique. L’absence d’une cour et d’un centre de pouvoir a privé Bologne, à l’époque moderne, de la production de produits et de meubles destinés à la résidence d’un souverain. Il faut donc rechercher le paradigme du mobilier de luxe dans la peinture maniériste florentine et romaine ou dans les estampes flamandes, autant d’éléments à la portée des artistes, plutôt que dans des objets royaux réels. C’est ce que démontre de manière évidente un tableau de Lavinia Fontana, un véritable « portrait de lit » : le spectacle qu’il offre d’une aisance concrète le distingue des tableaux étudiés précédemment.

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