Artigo Acesso aberto

Sillage du temps formes et possibilités du roman dans le japon contemporain - 1967-1994

1996; Issue: 16 Linguagem: Francês

10.11606/issn.2447-7125.v0i16p27-36

ISSN

2447-7125

Autores

Jean-Jacques Origas,

Tópico(s)

Japanese History and Culture

Resumo

Nombreuses sont les expressions qui permettent de nommer le temps présent.Dans la langue japonaise standard, deux termes apparaissent comme des choix prioritaires, très simples:ÜiTv gendai, "l'époque contemporaine" e t ^ ima, "maintenant".Chacun se situe dans un registre distinct, mais ils ont tous deux une fréquence d'emploi fort Hélevée et entrent, l'un comme l'autre, dans le lexique fondamental.Nous en usons en toute circonstance, sans même y prendre garde, tant leur signification semble évidente.Nous croyons connaître, nous pensons comprendre le temps que nous vivons.D'ailleurs, les moyens d'information, qui créént l'horizon de notre vie quotidienne, ne nous invitentils pas à suivre d'heure en heure cette histoire en devenir?Le mot gendai appartient d'abord aux historiens.Il ne peut être compris vraiment s'il n'est pas mis en relation avec kindai, "l'époque moderne" A leur tour ces deux termes, kindai et g e n d a i, s'ordonnent par rapport au couple Jâtë: / j chûsei, les temps modernes" ou le "Moyen-Âge", et celui-ci renvoie à des référence plus élorgnées, par exemple TÊTUS kodai ou Jb/f^ jôdai, "l'antiquité" ou "la Haute époque" De fil en aiguille se déploie un système complexe de catégories, la porte s'ouvre sur le labyrinthe des siècles.Il ne faut donc pas hésiter à revenir a une question rudimentaire: au juste, quand débute gendail La réponse n'est pas évidente, lors de là.La "Collection complète de la littérature du Japon contemporain" 0 Gendai Nikon bungaku zenshû que publièrent les éditions Chikuma shobô à partir de 1953, réunissait en quelque cent volumes des oeuvres remarquables de plusieurs générations, dont les plus anciennes remontent aux années 1880.Beaucoup tiennent une telle interprétation Estudos Japoneses, n. 16 pp.27-36, 19 de la notion de gendai pour trop extensive.Il serait plus correct, objectent certains, de commencer au XXe siècle, à partir des années vingt.Le début de l'ère Shôwa, en 1926, pourrait être un repère commode.D'autres tracent cette ligne en 1945.D'autres la fixent dix ans plus tard, aux alentours de 1955.D'autres encore vers 1973, au moment du premier choc pétrolier.Il va sans dire que ces repères ne sont pas identiques à ceux qui peuvent être retenus par d'autres nations, en Asie ou en Europe, en Amérique du Nord ou du Sud.Us donnent d'utiles indications, en tout cas, pour comprendre comment se constitue au Japon la conscience de l'histoire.Mais quelle diversité de perspectives!Quel embarras!Dès lors qu'une recherche doit être menée avec précision, force est de prendre parti.Si la notion d g gendai s'avère fallacieuse et plus difficile à manier qu'il ne semblait à première vue, il suffirait de se tourner vers ima, ce mot qui se rencontre déjà à mainte reprise dans le Man.yô-shû et qui est demeuré intact depuis le VIIIe siècle, sans la moindre altération; un mot lisse comme un galet au creux de la main, et que comprend sans peine un tout jeune enfant.Arrêtons-nous un instant.Prêtons l'oreille à ce que dit Furui Yoshikichi.Ce romancier qui s'était affirmé dès 1970 comme l'un des écrivains les plus originaux, mais aussi les plus rigoureux de sa génération, fait paraître en ce moment, pendant l'année 1995, dans la revue mensuelleSekai une oeuvre intitulée 0 Hi kurete michikusa, "Quand tombe le soir, aux détours des chemins".Le titre est plein de charme, mais étrange, et ce "roman" ne l'est pas moins.Dans les pages que vient de publier la revue dans le numéro de juillet 1995, Furui Yoshikichi tente d'interpréter des textes de quelques maîtres spirituels occidentaux du Moyen-Age, tels Meister Eckhart ou son disciple Johannes Tauler.Sa démarche est minutieuse, à mi-chemin entre la philologie et la philosophie.Il va même jusqu'à citer en langue étrangère quelques termes et, fait rare dans l'histoire du roman japonais moderne, des mots en rômaji se glissent çà et là entre les kana et les kanji.Ici, Furui Yoshikichi examine le mot ima, en allemand nun.Il met en question cette catégorie.Il est impossible de lui attribuer une valeur temporelle exacte, qui pourrait être évaluée avec objectivité.Elle ne prend son sens que dans une relation personnelle, entre la conscience et la durée temporelle.Pour rendre sensible cette aporie, l'auteur invente des formulations paradoxales, telles ima aru ima, ou encore*^ ima no ima, le "maintenant du maintenant".Pour répondre à des questions intimes, au plus profond de lui, l'écrivain veut se mettre à l'école des mystiques rhénans.Il dit aussi ses perplexités.Il doute et s'interroge.Ce livre plein de noblesse est un témoignage sur les recherches les plus récentes d'un écrivain remarquable.Il nous incite à nous interroger nous-mêmes.Aux questions d'ordre méthodologique que soulève la recherche historique, s'ajoutent des interrogations plus radicales.Nous vivons le présent.Nous ne pouvons le comprendre totalement.Comment donc aborder l'histoire de la littérature du Japon contemporain?Comment la saisir dans son devenir, et ce particulièrement à partir de 1970?Les chemins sont mal balisés.H est vrai qu'au début de cette période, la formule naikô no sedai, "la génération de l'intériorité" connut un vif succès.Elle avait été lancée en mai 1971 par Odagiri Hideo et parut bien convenir pour caractériser les orientations de jeunes auteurs qui venaient à peine de se révéler -Furui Yoshikichi et

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